vendredi 8 novembre 2019

Raconte-moi... tes petits gestes écolos (thème 3 : mieux consommer)


Et c’est parti pour le thème 3 : mieux consommer.



Cette fois, il est surtout question de nourriture (aaaah ! Enfin ! La meilleure partie ! :d).



La meilleure partie, mais pas la plus simple tant nos habitudes alimentaires ont été fortement impactées par le marketing, et inversement. Tant notre « nouvelle » façon de nous nourrir a modifié notre façon de cultiver les céréales, fruits et légumes, et d’élever le bétail en tout genre.



Les choses commencent progressivement à évoluer, mais le travail est encore long.



Vous verrez, s’il est difficile pour nous d’abandonner nos mauvaises habitudes de fainéants mangeant du prémâché, il est tout aussi difficile pour l’industrie agro-alimentaire de changer leurs recettes si addictives et si peu chères, mais tellement gorgées de saloperies qui nous bousillent la santé. 



Bref, commençons ! o/



***





  1. Préparez ses repas (plutôt que d’acheter des plats tout prêts)



ü  Les plats tout prêts, aussi beaux soient-ils sur la photo, sont chargés en sucres (glucose, fructose, dextrose… tout ce qui termine en « ose » est un sucre + les sucres cachés avec le maïs, l’amidon, etc.) et en lipides (huiles diverses). Et, bien souvent, ces éléments sont ajoutés à la recette non pas parce qu’ils sont nécessaires, mais simplement pour donner de la texture et nous rendre accro (notre corps est très friand de sucre).

ü  Or, le sucre absorbé en trop grandes quantités est nocif pour notre organisme (pour bien fonctionner, notre corps a besoin de l’équivalent d’un morceau de sucre par heure, 2 pour les enfants qui ont une activité cérébrale et physique plus intenses que les adultes. Pas plus). Le foie transforme le surplus en graisse qui se stocke où elle peut (et pas là où on veut) et ce trop-plein d’activité finit par l’affecter. C’est ainsi que des personnes ne buvant pas d’alcool peuvent développer des cirrhoses (et il y en a de plus en plus).

ü  A contrario, en faisant la cuisine, on sélectionne les ingrédients et on réduit ainsi la quantité d’éléments qui n’ont rien à faire dans telle ou telle recette (ex : le sucre dans les vinaigrettes, là où de l’huile, du vinaigre, de la moutarde, du sel et du poivre suffisent).


Avouez que ça a une meilleure tête que votre plat tout prêt !
(Et puis, en plus, je sais exactement ce qu'il y a dedans.)



ü  Et pour ceux qui brandiraient l’argument du temps manquant, sachez qu’il existe sur Internet ou dans n’importe quelle bonne librairie, des recettes rapides à préparer, avec moins de 5 ingrédients et qui sont très bonnes.

ü  Pour ceux qui auraient du mal à faire sans plats préparés, sélectionnez drastiquement vos achats : il faut qu’il y ait moins de 10 ingrédients dedans, pas de E quelque chose, pas de « ose » qui n’ont rien à faire dans la recette, pas d’aspartame (qui donne faim) et surtout pas d’huile de palme (mais je reviendrai sur ce dernier « détail »).

ü  Bénéfices : d’abord, pour votre propre santé. Ensuite, pour votre porte-monnaie (au final, se préparer des boîtes revient moins cher). Et enfin : moins d’emballages (= moins de déchets), moins de produits chimiques fabriqués et rejetés dans notre environnement.

   

  1. Acheter des produits bio



ü  Un produit dit « bio » est normalement soumis à une ribambelle d’obligations, dont la première est de ne pas avoir été en contact avec des produits chimiques quelconques (insecticides, herbicides, raticides, etc.). Et c’est cette norme à suivre qui est bénéfique pour nous, car tous ces produits nocifs pour la faune et la flore ne disparaissent pas à la cueillette des fruits et des légumes : au contraire, ils sont absorbés par la plante, amassés dans ce qui est cueilli, et ingérés enfin par nous en bout de circuit. Même en le lavant à l’eau.

ü  Donc, le meilleur moyen d’éviter d’avaler des désherbants, des engrais et tous ces fluides destructeurs de vie, c’est en achetant des produits qui n’en ont pas vus.

ü  De la même manière, sachez que tous ces produits destinés à tuer les rongeurs ou les insectes, tuent beaucoup d’autres espèces qui s’en nourrissent : rapaces, renards, fouines, martres, loutres, chiens, chats… qui peuvent se nourrir de rats, de mulots ou de campagnols infectés ; mais aussi des passereaux ou insectes prédateurs qui se nourrissent d’insectes infectés. L’ironie étant que, si les agriculteurs n’abusaient pas de ces produits, les prédateurs naturels de cette faune « nuisible » s’en chargeraient très bien tout seuls.

ü  Je vois venir d’ici ceux qui trouvent que les produits « bio » sont très chers. Pour ça, j’ai 2 contre-arguments : leurs prix baisseront si on en achète plus (loi basique de l’offre et la demande : plus un produit est acheté, plus son coût de production baisse, moins il est nécessaire de le vendre cher) et les frais médicaux engendrés par une mauvaise nutrition sont sûrement plus élevés que l’achat de produits sains.

ü  Bénéfices : moins de produits chimiques déversés dans les nappes phréatiques, moins d’espèces animales impactées par ricochet, moins d’eau consommée à nettoyer ces fruits et légumes ; et puis un gros bénéfice pour notre santé.



  1. Acheter des produits de saison



ü Dans la suite directe du « faites la cuisine » et « achetez bio », essayez tant que faire se peut d’acheter des produits de saison.

ü  Pourquoi ? Parce que la fraise que vous achetez au mois de janvier, la tomate en décembre ou le chou-fleur en juin, ont poussé sous serre. Et qui dit serre dit : lumière 24h/24 et 7j/7, et plastique sur lequel les plants ont poussé (et je ne parle même pas du produit hors-saison, non-bio, qui a reçu en plus une demie-tonne de produits chimiques sur le coin de la feuille). Et s’ils n’ont pas poussé sous serre, c’est qu’ils viennent de l’autre bout de la planète, là où il y a du soleil quand il neige chez nous (bonjour la facture en CO2…).

ü  Bénéfices : économie d’énergie (électrique, mais aussi en transport et en eau), mise au repos de la terre (indispensable pour qu’elle produise à nouveau sans aide chimique) et moins de CO2 dégagé.

ü  Astuce : si vous avez tout de même besoin de tomates en hiver, ou de pêches, achetez ces produits en conserve ou en bocal (en vérifiant bien qu’ils n’aient pas été additionnés en sucre). Les deux contenants se recyclent et vous n’aurez pas alimenté le commerce hors-saison.

 

  1. Acheter local



ü  Ce point ne concerne pas que la nourriture, mais tous les biens que vous pouvez acquérir.

ü  Tout produit ne venant pas de France est parvenu jusque dans nos rayons par avion ou par bateau : deux moyens de transport extrêmement polluants. Et, plus ils viennent de loin, plus ils ont pollué avant d’arriver chez nous. Donc, plus vous achetez proches de chez vous, plus vous réduisez votre empreinte carbone.

ü  Autre point important, acheter plus proche bénéficie aux entreprises proches et encourage ainsi les dirigeants à poursuivre la production locale (en gros, plutôt que d’aller faire travailler des petits asiatiques pour 5 centimes de l’heure ; on fait travailler des Européens, voire des Français, qui seraient au chômage autrement).

ü  « Oui, mais c’est plus cher ! » C’est plus cher parce que c’est légal. Parce qu’en Europe, il y a des taxes, des impôts, des salaires et des loyers à payer. Et tout ça ressort forcément sur les coûts de fabrication (et donc, les prix de vente). Un produit peu cher venant de loin coûte quasiment rien à la fabrication car : l’ouvrier n’est pas déclaré, pas payé, que l’usine n’a pas d’emplacement véritable et que c’est le patron qui s’en met plein les fouilles (en vous arnaquant au passage puisque le t-shirt que vous achetez 15 € ne lui a en fait coûté que 2 €).

ü  « Oui, mais c’est difficile à trouver ! » C’est vrai. Certains produits – notamment textiles – sont quasiment introuvables en local (au plus proche, on va avoir une production en Turquie) et beaucoup de produits estampillés « Made in France » sont en fait issus de production mondiale (l’assemblage est fait en France, mais tout vient d’un peu partout sur la planète… ce qui revient exactement à acheter un produit « Made in Taïwan »). Mais en cherchant un peu, il est possible de s’approvisionner au moins avec des produits européens (France, Italie, Belgique, Allemagne, etc.).

ü  Bénéfices : pour l’économie locale (et française, surtout) et pour la lutte contre le réchauffement climatique (moins de transport donc moins de CO2, CQFD).



  1. Manger moins de viande



ü Les élevages de bétail (bovins essentiellement, mais d’ovins et porcins aussi) sont très polluants : ils consomment de l’eau en quantité faramineuse (pour les bêtes en elles-mêmes, mais aussi pour les pâtures et les champs qui servent à les nourrir), les déchets qu’ils produisent polluent les sols et les nappes phréatiques (pollution au nitrate pour les élevages porcins), le transport des animaux dégage du CO2 et tout le monde a bien sûr entendu parler du fait que les flatulences des bovins participaient au réchauffement climatique.

ü Cependant, en tant qu’amatrice de viande, je ne vous conseillerai jamais de ne plus en manger du tout. Par contre, il est clair qu’il faut en manger beaucoup moins.

ü  Compte tenu de notre forte sédentarité, du peu d’exercices physiques que nous faisons, il n’est absolument pas indispensable de manger de la viande (quelle qu’elle soit) tous les jours. En fait, à moins d’être un athlète de haut niveau ou un grand sportif très régulier, manger de la viande 2 fois dans la semaine suffit (3 pour les femmes pour compenser la perte de fer lors des règles). Pas plus.

ü Personnellement, lorsque je prépare mes plats pour la semaine, je fais un plat avec de la viande (ou du poisson) pour 2 ou 3 personnes. Et c’est tout. Tous les autres plats sont à base de légumineuses, de féculents, de fruits secs ou d’œufs. Jusqu’à maintenant, je me porte plutôt bien.

ü  Pour la sélection de la viande, mes critères sont : bio d’abord, avec des animaux qui ont été nourris sans OGM, français et, si possible, qui ont été élevés à l’air libre (ce qu’il y a de plus dur à trouver pour la viande de bœuf). En prendre chez le boucher garantit une viande la moins transformée, mais il faut y mettre le prix…

ü Bénéfices : économie d’eau, économie d’énergie (électricité (étables, abattoirs, entrepôts frigorifiques, etc.), carburant (tracteurs, groupes électrogènes, etc.)), repos des sols, pollution des sols et de l’eau réduite, et moins de dégagement de CO2. Plus un bénéfice financier intéressant pour les petites bourses.



  1. Bannir l’huile de palme



ü Je pourrais faire un pavé de plusieurs pages sur la question, mais on va tâcher d’être concis…

ü Au-delà du fait que l’huile de palme n’est pas la meilleure huile que l’on puisse ingérer, sa culture est surtout un des responsables majeurs de la déforestation en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. C’est un produit facile à fabriquer, peu cher et qui remplace facilement le beurre, l’huile d’olive ou de colza qui sont très coûteux (mais meilleurs pour notre santé). Donc, pour faire toujours plus de bénéfices, les grands industriels de l’agro-alimentaire ont peu à peu remplacé tous ces ingrédients par l’huile de palme, induisant ainsi une culture galopante de palmistes.

ü  Mais, qui dit « déforestation », dit « disparition des espèces animales et végétales ». Pour vous donner un exemple : à son origine, l’île de Bornéo était une gigantesque forêt. A l’heure actuelle, 80 % de cette forêt a disparu pour laisser la place aux champs de palmistes. La conséquence de cela, notamment, c’est qu’une des associations locales en charge de la sauvegarde des orang-outan (espèce endémique de Bornéo) ne peut pas relâcher les couples aptes à retourner à la vie sauvage pour la simple et bonne raison qu’il n’y a plus assez de forêt.

ü  Et le même phénomène se répète en Afrique et en Amérique du Sud, annihilant ainsi des milliers d’espèces vivantes pour de la pâte à tartiner, des gâteaux pas chers, des bouillons cubes et des pneus (oui, l’huile de palme sert aussi à faire des pneus. Bon appétit !).

ü  Sachez aussi que les forêts équatoriales contribuent à l’équilibre des températures terrestres. Vous avez tous dû remarquer qu’il faisait plus frais à l’ombre d’un arbre qu’à l’ombre d’un mur ; eh bien, ce phénomène se produit à grande échelle sur la planète avec les grandes forêts comme celle de l’Amazonie. Donc, plus on détruit d’arbres, moins la température baisse, plus le dérèglement climatique s’intensifie.

ü  Bénéfices : pour votre santé, un peu ; pour lutter contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la faune et la flore, beaucoup.



***

Voilà pour les gestes les plus « basiques » (on va dire).



Dans mon prochain article, je vous parlerai des gestes qu’il me reste à acquérir pour réduire encore mon empreinte écologique.



Encore une fois, je le répète, il n’est pas nécessaire de tout appliquer à la lettre (il faut faire en fonction de sa situation personnelle) et, surtout, ne pas tout faire d’un coup. Notre cerveau aime bien le changement, mais il lui faut tout de même un temps d’adaptation.



En espérant que cela vous ait été utile.



A pluche ! 😊


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