Ca y est ! Il est arrivé tout frais, tout chaud, dans ma boîte aux lettres hier. L'accouchement a été quelque peu chaotique avec une longue période sans la moindre inspiration (tant pour l'écriture que pour le dessin) mais, c'est bon, il est là.
Je parle bien sûr du tome 2 des aventures de Yahël et Leviah, deux de mes personnages originaux. Le tome 1 était sorti l'année dernière en septembre, celui-ci arrive en décembre (trop tard pour Noël mais ce n'est pas grave, le principal étant qu'il soit là).
Pour ceux qui seraient totalement perdus à la lecture de ces quelques lignes, sachez que j'ai créé, il y a quelques années de cela - majoritairement encouragée par la sortie des films de Peter Jackson adaptant l'univers de Tolkien et par la lecture des tomes d'Eragon -, tout plein de personnages inspirés de la Fantasy. Il y a d'abord eu des Elfes - les plus éloignés possibles des si beaux spécimens de la Terre du Milieu - puis des loups. Ensuite, sont venus se greffer d'autres peuples, créés depuis de longue date mais depuis lors abandonnés au placard ou fraîchement apparus dans mon imagination fertile.
De fil en aiguille, ces êtres épars ont fini par se lier les uns aux autres jusqu'à permettre la naissance d'un monde à part entière, avec ses lois, ses créatures, ses légendes et ses héros. En l'occurrence, pour les derniers, il s'agit de Yahël - un jeune Elfe aventureux et naïf - et sa compagne de route, Leviah - une louve turbulente et brute de décoffrage. Poussé par son désir de devenir Guerrier Loup, Yahël va découvrir que les Grandes Terres ne sont pas une paisible forêt où les Elfes sont accueillis à bras ouverts, d'autant plus lorsqu'ils sont accompagnés d'un loup.
Les premiers mois de la vie commune des deux compagnons sont racontés dans le tome 1 que vous pourrez trouver ici >> http://www.lulu.com/shop/nicodemuslily/guerrier-loup/paperback/product-21952588.html
Et, bande de veinards, à l'occasion de la sortie du tome 2, il y a une remise de 15% sur le prix initiale.
En ce qui concerne ce dernier, voici déjà un aperçu de la photo de couverture :
Et puis, soyons fous, voici aussi le lien pour vous le procurez >> http://www.lulu.com/shop/nicodemuslily/guerrier-loup-tome-2-lapprenti/paperback/product-21952622.html
Bonne lecture à toutes et à tous ! ^___^
dimanche 21 décembre 2014
vendredi 12 décembre 2014
Raconte-moi... les pépites du soleil levant (tome 1)
Pour celles et ceux qui n’auraient pas
suivi les derniers épisodes, le prochain pavé sera destiné aux gens qui pensent
que les mangas et les animés (dessins-animés nippons) sont exclusivement
réservés aux enfants en mal de cerveau. Que le propos qu’ils développent est
sans intérêt, plat et sans profondeur. Qui sont persuadés que tous les
personnages ont de petite bouche, pas de nez mais des yeux qui leur bouffent la
moitié du visage. Mais ce texte s’adresse également aux amateurs du genre qui
seraient à la recherche d’une petite pépite à s’offrir pour Noël.
Avant toute chose, il est bon
d’apporter quelques précisions (enfin, celles que je connais) concernant
l’univers du manga. Tout d’abord, sachez que – finalement, comme pour la
bande-dessinée –, il existe plusieurs types de manga, et notamment de style
scénaristique, en fonction du public cible. Pour être plus claire, je vais
aborder les quatre grands genres de manga : les shojo, shonen, seinen et
hentai.
Les shojo (ex. : Fruit basket)
sont principalement destinés aux jeunes filles. Le héros est souvent une
adolescente d’apparence ordinaire, qui va se retrouver confrontée à des
situations extraordinaires qui l’amèneront à trouver le prince charmant. Il
n’est pas rare qu’elle ait même plusieurs prétendants sur la liste (Vampire
Knight) ou qu’elle soit courtisée par un alors qu’elle bave sur un autre (Sakura,
chasseuse de cartes). Si je devais le rapprocher à la littérature
occidentale, on serait dans le roman à l’eau de rose. Je ne peux
malheureusement pas vous en dire beaucoup plus puisqu’il ne s’agit pas du tout
du style que j’affectionne.
Le shonen (ex. : Dragon Ball)
est principalement destiné aux jeunes garçons. Le héros est à l’image de ses
lecteurs, jeune et avec du poil aux pattes (la plupart du temps car, si on
poursuit sur l’exemple de Dragon Ball, Son Goku est un gamin au début du manga
mais devient adulte dans la deuxième partie, Dragon Ball Z). En apparence
faiblard, il va se retrouver à affronter des ennemis de plus en plus forts à
mesure que ses compétences se développent ; soit parce qu’il a un rêve
précieux à ses yeux et pour lequel il est prêt à tout (dans Naruto, le
héros éponyme a pour objectif de devenir Hokage (chef de son village, en
français dans le texte)), soit parce qu’il est malgré lui mêlé à une histoire
dont il se serait bien passé et qu’il n’aime pas qu’on fasse du mal à ses
proches (dans Bleach, Ichigo acquiert des pouvoirs singuliers en
cherchant à protéger ses sœurs cadettes).
Au delà de ce schéma typique du genre
(le héros qui affronte des épreuves de plus en plus difficiles), le shonen
possède une autre caractéristique : celle de ne jamais développer les
sentiments amoureux de ses personnages. Dans Dragon Ball Z (surtout), Son Goku
est marié à Chichi et est même le père de ses deux enfants, mais le lecteur
n’assiste ni au mariage, ni aux naissances, ni à aucun geste affectueux de l’un
des parents envers l’autre. Et il en est de même pour les autres couples de la
série : Vegeta/Bulma et Krilin/C-18 (quoique, pour ce dernier, on comprend
que Krilin a un faible pour la donzelle). Le phénomène est encore plus
impressionnant sur Olive & Tom (Captain Tsubasa en japonais)
où le héros est poursuivi par une fan du début à la fin du manga sans que
celui-ci ne semble réellement la remarquer (même pas sûre qu’il lui adresse la
parole à un moment) jusqu’à l’événement final qui risque d’en laisser plus d’un
sur le postérieur. A contrario, les connaisseurs de la série animée seraient
surpris de découvrir qu’il y a pas mal d’à-côtés dans la version manga avec de
nombreux couples qui fleurissent à droite et à gauche.
En bref, si je devais faire un
parallèle avec des œuvres de l’Ancien Monde connues, Le seigneur des anneaux
serait un shonen (une quête initiatique, des ennemis de plus en plus forts et
un niveau quasiment zéro de romance).
Le seinen est clairement destiné aux
adultes (ex : Berserk). Si on retrouve le schéma du shonen à la
base, il faut y ajouter un degré de violence, physique et psychologique,
nettement supérieur ainsi qu’une libre apparition de scènes de fesses (pas
toujours présentes, ceci étant).
Et enfin, le hentai (si ce style existe
réellement) est également destiné aux adultes. Et aux adultes seulement. En
effet, le hentai, c’est de la littérature érotique et pornographique (oui, les
deux à la fois, ça dépend des œuvres). Et là dedans, il y en a à peu près pour
tous les goûts avec des couples du même âge, d’âge différent, hétéro, gay
(yaoi), lesbien (yuri), sm, etc. Bref, de tout. Les seuls exemples que je
pourrais vous citer pour les avoir feuilletés, ce sont : Teacher’s pet
(le chouchou du prof en français), une histoire de manipulation perverse entre
un élève et sa professeure ; et Le jeu du chat et de la souris, qui
relate l’histoire d’un homme à femmes qui se découvre des sentiments pour un
ancien camarade de classe (c’est du yaoi donc). Sachez-le, c’est du hentai très
soft (les parties stratégiques sont dissimulées).
J’aurais aimé vous citer des exemples
dans tous les genres mais mon intérêt étant essentiellement tourné vers le
shonen et le seinen, vous devrez vous en contenter. Ceci étant dit Fruits
Basket est un shojo très sympathique, avec quelques longueurs au milieu et
une fin guimauvesque, mais qui a l’avantage de ne pas être trop long (23 tomes)
et de tenir à peu près la route.
Si je devais n’évoquer qu’un seul
shonen, ce serait Full Metal Alchemist. Une série, finie, en 27 tomes,
dont le scénario tient le cap du début à la fin (c’est important de le souligner
car il n’est pas rare que des séries s’enfoncent dans le n’importe quoi à
mesure que le chiffre sur leur jaquette s’agrandit : Bleach, Naruto, Saint
Seiya : the lost canvas, One Piece, etc.).
27 tomes, donc, qui valent le
coup de trôner dans votre bibliothèque. L’histoire est celle-ci : Edward
et Alfonse Elric sont deux frères vivant dans un monde où l’alchimie produit
des miracles à condition d’en payer le prix. En effet, le principe de l’échange
équivalent domine chaque transformation accomplie en n’importe quel endroit de
cet univers : on ne peut pas créer un objet sans avoir donné quelque chose
de composition identique en retour. Seul le possesseur de la pierre
philosophale peut échapper à cette loi qui n’est pas sans conséquence, comme l’on
amèrement constaté les deux frères en question. Et c’est cette pierre, pourtant
légendaire même dans ce monde, qui a lancé ce duo sur les routes.
Vous
l’aurez compris, il y est question de chimie et d’alchimie, mais aussi de
politique, de guerre, d’éthique scientifique, d’amitié, d’amour (un peu, c’est
un shonen), de famille, de vengeance, de repentance, etc. Le tout étant assez
correctement équilibré pour que l’on dévore les tomes jusqu’au dernier point de
la dernière bulle de la dernière case. Le texte regorge d’humour et d’instants
forts en émotion, positives comme négatives, avec des personnages très
fouillés. Le dessin est suffisamment clair et précis pour qu’il soit impossible
de confondre untel avec bidule.
Deux séries animées ont été faites sur
le manga : Full Metal Alchemist et Full Metal Alchemist :
Brotherhood. La première a été faite alors que le manga était encore en
cours de publication. Bien sûr, la réalisation des épisodes étant plus rapide
que le rythme de parution de l’œuvre originale fait que la série finit par
dévier sur son propre chemin jusqu’à aboutir sur un final qui met un gros pied
à l’étrier au film sorti ensuite. L’animation est excellente, la VF vaut autant le coup que la VO (dont la voix d’Edward
pourrait en perturber plus d’un) et la
BO est géniale. La seconde a été faite une fois le manga
terminé (ou très proche de la fin) donc elle est censée suivre sa trame de bout
en bout. Le début est une version condensée de la première série. Pour le
reste, ne l’ayant pas vue, je ne peux vous en dire plus.
Pour les seinen, je vais avoir un peu
de mal à n’en citer qu’un seul. Je commencerais donc par le plus ancien (enfin,
celui que je connais depuis le plus longtemps) : Jackals.
Attention, c’est du sanglant !
Le héros, Alligator Nichols, est un
chasseur de primes qui tire son surnom de l’arme qu’il porte dans son
dos : une gigantesque lame à double tranchant qui reproduit les mêmes
dégâts qu’une mâchoire de saurien (je vous laisse imaginer le bain de sang).
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce qu’il décapite un
type venu lui marcher sur les pompes et faisant partie d’un des deux gangs de
la ville. En effet, Cicéro City est littéralement coupée en deux : d’un
côté, les quartiers sous le contrôle du gang Gabriella et de l’autre, ceux sous le
joug de Tennouren. Bien sûr, les deux clans ont pour objectif de faire main basse sur
la ville entière, chacun possédant une armée de tueurs d’élite aux techniques
toutes plus sanglantes les unes que les autres. De fait, Nichols ayant abattu
un homme de Gabriella, il est immédiatement la cible de celui-ci et se retrouve mêlé à
l’embrouille.
Un trait vif, énergique et tout en force – réaliste –, très
éloigné de ce que l’on peut croiser dans l’univers du manga (il est même
relativement proche de ce que l’on peut rencontrer dans une BD européenne). La
fin est un peu précipitée mais ça a le mérite d’en faire une série courte (7
tomes) et déjà finie. Et pour les amateurs, c’est plein de beaux gosses avec de
belles tablettes de choco.
Dans un autre genre, un peu moins
sanguinolent (mais sans quelques litres de sang giclant au visage du lecteur),
il y a Jusqu’à ce que la mort nous sépare. Bretteur de génie, Mamoru est
un aveugle au tempérament de chien, agissant pour le compte d’une organisation
secrète qui rend justice pour toutes celles et ceux qui n’ont pas eu gain de
cause via des méthodes légales. Grâce à un ingénieux système, le héros est
capable de voir les formes de son environnement sans en percevoir cependant les
détails (par ex : il voit le contour des gens mais pas leur visage).
Alors
qu’il marche dans la rue pour tester ses nouvelles lunettes haute-technologie,
il est arrêté dans son mouvement par une jeune adolescente qui le supplie de la
protéger. D’abord indifférent au sort de cette dernière, il prend finalement sa
défense quand il réalise que les yakusas du coin en ont effectivement après
elle. A coup de canne blanche bien placée, il défait ses adversaires et peut
interroger la demoiselle en détresse pour lui demander ce qui intéresse tant
les malfrats chez elle. Cette dernière lui dévoile alors qu’elle a le don de
prescience. Menacée par la mafia, elle a accepté de les suivre afin qu’elle
n’élimine pas ses parents. Mais, en apercevant Mamoru dans la rue, elle a vu
qu’il était l’homme à même de la protéger… jusqu’à ce que la mort les sépare.
Un style graphique hyper réaliste, très loin de la patte habituelle des
mangaka, des adversaires aux techniques toujours plus innovantes, bluffantes
mais tellement bien expliquées qu’on est prêt à y croire. Les personnages
traînent généralement derrière eux un passé douloureux (enfants soldats,
victime de viol, perte d’un être cher (sœur, enfant, mentor, etc.)…) et les
intrigues sont suffisamment tortueuses pour que l’on sorte du shonen pur.
Pour ceux qui n’ont pas beaucoup
d’étagères mais qui aiment avoir de la bonne lecture dessus, je vous conseille Dudes
Hunt. En deux tomes. Il y est question d’un jeune hacker qui, pour s’être
fait pincer par la police, est condamné à traquer ses semblables pour elle. Sa
vie monotone est un jour troublée par l’arrivée d’un jeu basé sur la
géolocalisation. Un jeu qui consiste à trouver les possesseurs de portable
similaire au sien et à leur subtiliser le téléphone en question. Une chasse à
l’homme à l’échelle de la ville dans laquelle le héros plonge tête baissée,
grisé par l’adrénaline. La fin est excellente.
Un autre exemple, à mi-chemin entre le
shonen et le seinen : Death Note. Au dessus de nos têtes se trouve
le royaume des dieux de la mort, les shinigamis. L’un d’eux, Ryuk, s’ennuie
ferme à côté de ses camarades qui passent leur temps à jouer aux osselets.
Grand échalas sombre, aux bras interminables et à la face livide
perpétuellement étonnée, il a l’idée de laisser tomber sur Terre son Death
Note, un cahier dans lequel il inscrit le nom de ses futures victimes. L’objet
est rapidement remarqué par un étudiant dont le QI surélevé rend ses cours plus
que barbant, Light Yagami. Fils d’un commissaire de bonne réputation, il a
l’apparence du gendre idéal mais une furieuse envie de tout envoyer valser
gronde en lui. Aussi, lorsqu’il tombe sur ce « cahier de la mort »
et, surtout, lorsqu’il réalise qu’il fonctionne réellement, il décide de
débarrasser la Terre
de la vermine en vidant les prisons de ses occupants. Cependant, malgré toutes
les précautions qu’il prend pour ne pas trop éveiller l’attention de la police,
toutes ces morts soudaines finissent par attirer l'œil des forces de
l’ordre. Forces qui n’apprécient pas beaucoup que quelqu’un rende la justice
dans son coin sans demander leur avis. Ils font alors appellent à un petit
génie un peu loufoque, L (oui, il s’appelle par une lettre. Ca peut surprendre
mais ça va avoir son importance). S’engage ainsi un bras de fer de cerveaux à
plus ou moins longue distance entre les deux individus, régi notamment par
toutes les règles affiliées au Death Note (comme le fait qu’on ne peut tuer
qu’une personne dont on connaît le véritable nom et prénom).
Le décor étant
posé, sachez que si vous n’avez pas les neurones correctement branchés, vous
allez avoir du mal à suivre les raisonnements plus qu’alambiqués des deux
zigotos. C’est d’ailleurs pour ça que ce manga n’est clairement pas pour les
gosses (en tout cas, si votre marmot de 5 ans suit à la perfection les détours
mentaux de ces deux là, c’est que vous avez Einstein à la maison). La seconde
partie est un cran en dessous de la première mais mérite le coup d’œil. Et puis
le style graphique n’est franchement pas dégueu. Le seul point
« noir » serait l’attitude froide et sans pitié du personnage
principal, bien loin du héros habituel.
Une série animée existe, excellente,
mais prenez-vous un petit frichti en la regardant : L passe son temps à
boulotter des sucreries.
Et
puisqu’on parle d’animés, enchaînons avec quelques séries qui valent le coup
d’œil. Il en existe des flopées, pour tous les genres, de tous les styles, plus
ou moins barrées ; mais je me contenterais de quatre d’entre elles… dans
le prochain blabla puisque celui-ci est déjà bien assez long comme ça. :D
vendredi 5 décembre 2014
Raconte-moi... la dure loi de la mode 2
Il n'y a rien de pire que de sentir l'eau glacée couler le long de son dos... (c'est marrant que le fond du dessin apparaisse si sombre alors qu'il apparaît blanc au moment du scannage. ^^; )
dimanche 30 novembre 2014
Raconte-moi... la dure loi de la mode 1
Ou mes réactions face aux conseils beauté et mode divers (ou comment tester l'intégration d'image dans un article du blog).
Et comme j'écris comme une truffe, je vous remets le texte en dessous :
Magazine : "Ce mois-ci, la tendance, c'est le nude. Vous verrez, ça perturbe un peu au début...
Bibi : Non, ça va ! Ce devrait aller."
*Jamais maquillée*
Et comme j'écris comme une truffe, je vous remets le texte en dessous :
Magazine : "Ce mois-ci, la tendance, c'est le nude. Vous verrez, ça perturbe un peu au début...
Bibi : Non, ça va ! Ce devrait aller."
*Jamais maquillée*
Raconte-moi... les petits bijoux du neuvième art
Ce nouveau blabla va s’adresser
essentiellement à ces gens pour lesquels les bandes-dessinées s’adressent
exclusivement à des enfants décérébrés. Ces gens qui pensent que, parce qu’il y
a des dessins et des bulles, ces produits ne sont pas destinés aux adultes. Ces
gens qui sont persuadés que ces ouvrages n’ont pour seule vocation que
d’abrutir nos chères petites têtes blondes. Et puis, il est aussi destiné aux
amateurs de ce type de lecture qui souhaiteraient dénicher de nouveaux horizons
(y’a pas de raison, en plus c’est bientôt Noël, ça vous donnera des idées de
cadeaux).
Nombre de personnes s’imaginent qu’en
dehors d’Astérix et de Tintin, qui ont bercé leur enfance, aucune
autre bande-dessinée ou assimilée ne mérite qu’on pose le doigt dessus, tout
simplement parce qu’elles sont grandes désormais et que les BDs, c’est bien
connu, c’est pour les ch’tits n’enfants. Dans le genre gros préjugés qui se
fourvoient dans les grandes largeurs, je pense que nous tenons notre champion.
Certes, une certaine part des bandes-dessinées est à destination des enfants
(j’entends pour cela « être humain de moins de 13 ans ») : Le
petit Spirou, L’agent 212, Boule et Bill, Le Marsupilami,
Les Schtroumpfs, etc. Mais, une part autrement plus importante a pour
cible principale : les adolescents et mêmes, les adultes.
J’en veux pour exemple Les Tuniques
Bleues qui, malgré une qualité scénaristique décroissante depuis quelques
années, n’est clairement pas destinée aux Gremlins. En effet, nous suivons ici
les aventures d’un duo de soldats fédérés durant la Guerre de Sécession. Le
dessin est plutôt à tendance réaliste avec des scènes de bataille, des
cadavres, des blessés et puis, à côté, des intrigues politiques qui échapperont
totalement à un esprit d’enfant. Même si la mort arrive souvent hors-champ il
n’est pas rare de tomber sur des cases présentant des plaines jonchées de corps
sans vie et percés de balles. Sur un autre plan, l’humour n’est pas accessible
à qui n’a pas développé son second degré. Si je devais citer mes tomes
préférés, ce serait : Rumberley, Black Face, Drummer Boy, Les hommes de paille, Des bleus en cavale et Qui
veut la peau du général ?
Pour rester dans l’univers du connu, il
y a aussi Lanfeust de Troy qui rajoute des crânes éclatés, des membres arrachés
et des fesses dénudées au cocktail. Une série d’Heroic Fantasy en huit tomes où
l’humour potache allège le récit sanguinolent. Ou les jeux de mots (« le
grimoire Zazate ») se disputent la place avec les répliques absurdes
(« les filles, ça trouve toujours des rimes en « asse »
pour parler de leurs copines ! ») et les petits jeux disséminés ça et
là par les auteurs. Un humour bien trop pointu pour des enfants à proprement
parler. Cependant, au-dessus de onze ans, ça se lit sans aucun souci
(personnellement, je les ai dévorés au collège). Seules les héroïnes en petite
tenue pourrait retenir les parents d’acheter ces tomes pour leur jeune
progéniture (cependant, ne soyez pas dupe, ils ont déjà vu bien pire sur
Internet).
Dans le nettement moins connu, mais
toujours à destination d’un public adolescent, vous avez Soda. Alors,
rien à voir avec la série du même nom et Kev Adams, ni avec une quelconque
boisson sucrée et pleine de bulles. Il est question ici de flic, de pasteur, de
malfrats et de New York. Soda, c’est l’histoire d’un policier vivant dans la Grosse Pomme , qui fait croire à
sa mère, cardiaque, qu’il est pasteur. Un flic mutilé, à l’humour grinçant et à
l’uppercut facile. Un flic aux méthodes pas toujours très recommandables, qui
fume comme un sapeur et boit du whisky comme on se descendrait un verre de
grenadine, mais qui déteste rien moins qu’un type vienne mettre le boxon dans
sa ville. Y’a du sang, des morts, des fins pas toujours heureuses (cf. Lève
toi et meurs), des massacres, des carambolages, de la drogue et parfois,
une fesse qui traîne par-ci par-là. A peu près tous les sujets sont abordés –
des fois, sur une seule case – mais sans voyeurisme, sans jugement aucun. On
découvre la vie des New-Yorkais sans fard, avec le même détachement que celui
du héros vis-à-vis du comportement de ses congénères. Là encore, si je devais
citer mes tomes préférés, nous aurions : Dieu est mort ce soir et Lève-toi
et meurs. Mention spéciale à Lettre à Satan qui m’avait bien foutu
les miquettes à l’époque.
Dans le même style graphique – trompeur
–, vous avez Seuls. Imaginez, vous avez entre dix et quinze ans, et vous
vous réveillez un matin sans frère, ni sœur, ni parents, ni… personne. La ville
entière où vous habitez est vide. L’école est fermée. Les voitures sont
arrêtées au milieu de la route. C’est comme si tout le monde alentour s’était
volatilisé d’un seul coup. Puis, soudain, vous croisez un autre enfant et puis
un autre, dans le même état de panique que vous. Avec vos cinq autres
naufragés, vous décidez de sillonner les rues de la ville à la recherche d’un
être humain un tant soit peu adulte. Et c’est là que vous découvrez que vous
n’êtes peut-être pas si seuls que ça… Un trait rond et des couleurs vives qui
pourraient faire penser à un bande-dessinée adressée aux plus jeunes mais qui
se révèle être surtout destinée aux adolescents. Les auteurs ont réussi à
rendre une atmosphère lourde et angoissante – surnaturelle – qui vous prend à
la gorge et lance votre esprit dans des hypothèses toutes plus glauques les
unes que les autres. Mention toute particulière au premier cycle et aux deux
tomes suivants (jusqu’à Les terres basses) qui
m’ont vraiment fait avoir quelques sueurs froides.
Pour les grands adolescents qui aiment
la mer, vous avez Finkel. Moitié Fantasy, moitié piraterie, le lecteur
déboule dans un monde où la survie des enfants-rêves est au centre de toutes
les attentions : personnelles, scientifiques et politiques. En effet,
ceux-ci sont atteints d’un mal qui les ronge petit à petit et qui ne peut être
brièvement endigué que par l’absorption de liqueur de corail – liqueur qui se
trouve être confectionnée sur un îlot représentant un point stratégique
militaire et marchand. Tous périclitent, sauf un qui, par un procédé que les
scientifiques de la capitale cherchent à comprendre, est capable de vivre dans
l’eau de mer. Finkel, le héros, est un marin-lige – un marin au service de
l’état – qui va se retrouver plus ou moins malgré lui au centre d’un conflit
politico-commercial entre l’état qu’il sert, la Feder Compagnie , et des pirates
cruels, les Nek’Amas. Le dessin peut rebuter en première lecture mais le récit
dévoile peu à peu un univers beaucoup plus vaste et plus riche qu’il en a
l’air. Le gros point noir restant néanmoins son rythme de parution hyper lent
et, pour l’instant, son absence de fin. Attention, le tome 6 n’est pas du tout
pour les enfants.
Je pourrais encore citer Les forêts
d’Opale, La geste des chevaliers dragons (pour lequel, je conseille
surtout la lecture du tome 1, le seul qui, à mes yeux, mérite vraiment d’être
lu) ou encore Paradis Perdu (premier cycle, en trois tomes seulement)
mais, si je devais parler de toutes les BDs qui m’ont plu, on y serait encore
demain. Passons donc aux bandes-dessinées que je qualifierai d’adultes.
Il n’est pas question là d’œuvres
érotiques (comme Les Borgias de Manara) mais plutôt d’ouvrages qui
n’auront aucun intérêt pour des enfants ou des adolescents. Des ouvrages pas
forcément épiques, pas forcément drôles ou pas forcément passionnants au
premier abord, aux styles graphiques très éloignés de ce que l’on peut voir
dans la littérature « jeunesse ».
Si vous aimez les intrigues
fantastiques à la Guy
de Maupassant, les enquêtes à la Conan Doyle
et l’humour grinçant, je vous conseille très fortement l’intégrale Green
Manor. Le club Green Manor, en plein cœur de Londres, regroupe des
aristocrates, des médecins et des hommes de loi respectés dont le plus grand
plaisir est de se plonger dans la résolution des mystères les plus étranges de
la ville. Des hommes de la haute société souvent imbus d’eux-mêmes et qui,
engoncés dans leurs costumes soignés, sirotent leur verre de Whisky pur malt en
riant du malheur du commun des mortels. Un style graphique vraiment très
particulier mais qui, s’y on s’y attarde, mérite le coup d’œil et se fond
parfaitement avec l’ambiance générale de l’œuvre. Le tome relié est superbe qui
plus est, ce qui peut en faire un très beau cadeau de Noël.
Si vous appréciez les contes revisités
pour les adultes, je vous conseille très fortement Peter Pan de Loisel.
J’avoue ne pas connaître le conte original dont s’est inspiré un certain studio
aux grandes oreilles, mais cette version est loin de sentir la rose et dévoile
un monde plus sombre que féerique. Un monde où Peter est un gamin laissé
à lui-même, qui vadrouille dans les ruelles miteuses de Londres, retardant le
plus longtemps possible son retour à la maison où l’attend sa mère, ivre morte
à longueur de temps. Une mère odieuse qui n’hésite pas à lui filer une raclée
s’il ne l’approvisionne pas assez vite en alcool. Mais un monde où les fées
existent, tout comme les pirates, les sirènes et toutes les créatures du Pays
Imaginaire. Si Clochette est plus teigne que jamais, les pirates n’ont plus
rien de risibles et les sirènes ne sont plus des sylphides à la chevelure douce
et soyeuse. Finalement, un Peter Pan bien plus réaliste que celui de Disney qui
mérite sincèrement que l’on s’y attarde.
Pour rester dans la piraterie, je
pourrais vous parler de Long John Silver ou encore de Barracuda.
Le premier est un mélange de mystique, de quête personnel et d’épopée en terre
maya, au trait vif et sombre mais dont on trouve le récit bien trop court
arrivé à la fin. Le second est plus réaliste – même si quelques légendes
viennent se glisser dans l’intrigue – et prend le parti d’évoquer la vie des
pirates à terre (ce qui n’empêche pas de voir de bons vieux rafiots). Le trait
est fin, nette et précis, et les auteurs traitent de nombreux sujets :
l’esclavage, la prostitution, l’homosexualité, la lèpre, etc. Les deux séries
ne sont pas très longues (4 tomes pour Long John Silver et, pour l’instant,
quatre pour Barracuda mais le cinquième devrait clôturer l’histoire).
Pour les amateurs du style de Loisel,
je ne peux pas ne pas vous parler de Magasin général. Alors là, on tape
vraiment dans l’univers totalement inintéressant pour les enfants et pour les
ados biberonnés au smartphone. Magasin général, de quoi ça cause ? Ca
cause de la vie d’un petit village du fin fond de la cambrousse canadienne où
l’homme qui tenait la seule épicerie du coin vient de décéder, laissant
derrière lui une veuve éplorée. Dans le même temps, un gars de la ville
débarque dans ce patelin quasiment coupé du monde où il n’est pas rare que les
femmes meurent en couche du fait de l’absence d’un médecin local. Concrètement,
il ne se passe pas grand-chose. Enfin, rien d’épique. Pas d’explosion, pas de
fusillade, pas de monstre radioactif ni de ptérodactyle cracheur de feu. Le
lecteur est plongé de plein pied dans la vie quotidienne – et parfois monotone
– de ces habitants qui tentent de survivre dans ce coin reculé. Et malgré cet
aspect roboratif, nous sommes happés dans leur histoire et on s’attache à ces
personnages (surtout à la veuve). On vit avec eux, on pleure avec eux, on rit
avec eux. Un tour de force brillant de la part de Loisel, dans un monde où s’il
n’y a pas une paire de nichons toutes les deux cases et un flingue sur les
autres, ton ouvrage ne mérite même pas de sortir de ton disque dur.
Dans un tout autre genre, pour celles
et ceux qui aiment les policiers, il y a Blacksad. Il faut aimer
l’anthropomorphisme ceci-dit (le quoi t’est-ce ? des humains à figure
animal ou des animaux qui se comportent comme des humains, au choix). Blacksad,
c’est un chat noir policier à l’apparence nonchalante, qui porte quelque peu un
regard blasé sur ses concitoyens mais qui ne se laisse pas pour autant marcher
sur les pattes. Chaque tome est une nouvelle enquête même si certains
personnages reviennent de manière récurrente (Weekly ou encore le chef de
Blacksad, Smirnov).
Chaque tome aborde un sujet différent (le premier le monde de la nuit et de la
musique ; le second, du racisme ; le troisième, de politique et de
complot scientifique, etc.). Les tomes paraissent à un rythme très lent mais il
faut dire que Guarnido, le dessinateur, travaille de manière traditionnelle.
Les dessins à l’aquarelle sont absolument superbes (c’est limite si on n’achète
pas les tomes juste pour ça). Personnellement, Artic Nation reste le
meilleur de tous, tant au niveau du dessin que du scénario.
Pour les mordus de western, il y a Les minettos desperados. En trois tomes si mes souvenirs sont exacts, cette
histoire suit le périple du trio le plus improbable de l’ouest. D’un côté,
cette grande sauterelle de La
Chtouille – une brunette épaisse comme un clou à la langue
acérée –, de l’autre, la grosse Berthalou – une imposante femme, chauve, et
dotée d’un très mauvais caractère –, et au centre, Razorblade – une gamine
blonde, haute comme trois pommes, mais cruelle, sans pitié et sadique jusqu’au
bout des ongles. Trois filles qui tiennent un saloon perdu au milieu de rien et
qui vont se retrouver confrontées à une flopée de personnages tous plus barrés
les uns que les autres. Je me souviens surtout d’une petite vieille en side-car
traînant une hyène au bout d’une laisse. Phobiques du dentiste,
s’abstenir : Razorblade offre un magnifique (et atrocement douloureux)
ravalement de façade à un type qui voulait l’enlever. Un western sans foi ni
loi, et un peu siphonné sur les bords.
A noter néanmoins que, si je classe ces
ouvrages dans la catégorie des bandes-dessinées pour adultes, sachez qu’il est
possible de les lire en étant plus jeune. J’ai découvert Peter Pan, Blacksad et
Les Minettos Desperados durant mes années collège et lycée. Cependant, je pense
qu’elles s’apprécient plus lorsque l’on gagne en maturité.
Voilà pour aujourd’hui. La prochaine
fois, nous aborderons les mangas avec une extension sur les animés.
lundi 24 novembre 2014
Raconte-moi... le jour où le monde s'est inversé
Ce matin, alors que je cauchemarde bien
tranquillement sur mon lit taillé dans un rondin, une petite sphère lumineuse à
la voix aigrelette vient me réveiller. Elle veut que j’aille à la rencontre de
l’arbre qui veille sur mes camarades et moi-même. Bien aimable, je finis par
ouvrir les deux yeux avant de m’asseoir sur ma couche pour l’écouter
attentivement. Son discours terminé, je saute à bas de mon sommier (une chute
vertigineuse de deux centimètres) pour sortir à l’air libre. A peine le nez
dehors, ma meilleure amie vient me saluer et me féliciter d’avoir – enfin – une
fée (depuis le temps, j’étais le dernier de la communauté à ne pas en
avoir : la honte stratosphérique… au moins).
Sachant que je vais avoir besoin de
thunes, je farfouille dans les hautes herbes, je ratiboise les plantations des
voisins, casse leurs poteries jusqu’à
obtenir une coquette somme de quarante rubis. Je me dirige ensuite vers le chef
du village qui me barre le passage vers le vénérable grand arbre. Soi-disant
que je n’ai pas la tenue adéquate pour aller le rencontrer (et peu importe si
c’est lui qui m’a demandé de venir le voir). Il me faut donc aller à la
boutique locale pour récupérer un bouclier en bois digne de ce nom. Connaissant
le coin comme ma poche, je m’invite dans la place… pour découvrir que je suis
rentré dans la maison d’un pote. Demi-tour droite, je repars en sens inverse
pour me rendre compte que je suis de nouveau sur la mauvaise pente. Je me pose,
observe les alentours et retrouve la fameuse baraque au toit rouge dans
laquelle se trouve mon Graal. J’achète donc mon bouclier, récupère mon canif et
va faire mon fier devant le patron qui va bouder dans son coin. Papotage avec
le grand arbre qui m’annonce qu’il va calancher sous peu mais que ce serait
bien que je vienne nettoyer la vermine de son tronc d’arbre. C’est donc armé
jusqu’aux dents que je m’en vais botter les fesses des araignées qui grouillent
sous l’écorce.
Passons sous silence le fait que je me
sois fait mettre K.O. par une petite plante carnivore (elle avait le crâne plus
dur que le mien) et que je me sois fait aplatir par un scarabée borgne géant
pour enchaîner avec la suite. L’intérieur de son tronc passé au lance-flamme,
le vieil arbre me raconte une dernière histoire avant de s’effriter sous mes
yeux. Tout juste le temps de me coller la destinée du pays sur les épaules afin
que je puisse continuer à dormir tranquille. En repartant, on me lance des noix
parce que j’ai dézingué le plus grand platane des environs ce qui m’oblige à
fuir lâchement la forêt. Ma meilleure amie me laisse cependant un cadeau
d’adieu : un ocarina dans lequel elle a sûrement craché un nombre
incalculable de fois (mais c’est une super copine). Et me voilà, libre comme
l’air, à l’assaut d’un monde « que je ne connais pas », pour aller
dans un château « inconnu », rencontrer une princesse « que je
n’ai jamais vue » (tout ça entre guillemets parce que j’ai déjà fait tout
ça lors de mes cinq vies antérieures). Mais avant, je dois papoter avec un
vieux hibou qui parvient à se briser la nuque sans mourir.
Requinqué à bloc, je galope sur mes
petites gambettes en direction du château. Bien sûr, comme j’arrive de nuit, on
me claque le pont-levis au nez. Il ne me reste plus qu’à pourfendre des
squelettes de romains au crâne hippopotamesque en attendant le lever du soleil.
Le pont-levis redescend, je m’élance joyeusement en direction de la place du
marché. Et là, c’est le drame ! Figé sur place, je réalise enfin ce que
mon cerveau tentait manifestement de me cacher. Le monde a changé. Mon monde a
basculé. La porte de la salle des gardes habituellement à droite est maintenant
à gauche. Le frisson s’amplifie lorsque je mets un pied sur la place du
village. Tout est absolument sans dessus-dessous. La grosse dame qui perd
régulièrement son chien est passée sur ma gauche, le temple du temps également,
tout comme la boutique des masques. Et les choses se compliquent dès lors que
je poursuis mon chemin vers le château. Mes repères sont si perturbés que je ne
remarque plus la plante grimpante qui me permettait d’atteindre le haut du
parapet pour m’infiltrer sur le territoire des gardes les plus miros de tout le
royaume.
L’axe gauche-droite est donc totalement
inversé, me faisant revoir entièrement la géographie de ce pays que je
connaissais comme ma poche. En sortant du château, je ne retrouve plus le petit
pont qui mène au village de la nourrice de la princesse. Je mets une éternité à
voir le ranch de cette jeune fermière rousse, qui est simplement excentré sur
ma gauche (encore). Je ne sais plus quel chemin prendre lorsque je m’échappe du
trou où se trouve la vache du volcan local. Le chemin d’accès au cimetière du
père Igor est une redécouverte totale (était-il donc si près du mur ?).
Pire, je me perds dans les Bois Perdus, alors que la bonne route était gravée
dans ma mémoire. Mon cerveau fait du hula-hop en permanence pour m’aider à me
repérer dans ce nouvel espace.
Pourquoi ? Mais pourquoi les
Déesses se sont-elles amusées à me faire subir ça ? Surtout que je serai
bien capable de m’y habituer pour finalement trouver que le monde qui est à
l’endroit est à l’envers. Inadmissible. Rendez-moi le cratère du dragon à
gauche, l’enclos des cocottes à droite et la ferme en face du pont-levis !
S’il vous plaît.
Et non, je n’ai pas fumé des
champignons, j’ai simplement découvert Zelda : Ocarina of Time Master
Quest sur 3DS.
samedi 22 février 2014
Raconte-moi... si t'étais présidente
Si j'étais présidente de la France (ce qui ne risque pas d'arriver vu la difficulté inhérente à la domestication du peuple françois (si, si, c'est tout à fait le mot)) :
- je demanderais aux balayeurs de ne relever que les poubelles et de ne ramasser que les feuilles mortes (pour que les gens se rendent comptent que tout ce qu'ils laissent nonchalamment tomber par terre - parfois à un mètre à peine d'une poubelle - ne disparaît pas miraculeusement des trottoirs).
- j'imposerais dans toutes les universités et autres écoles estudiantines, des machines à café avec un système de consigne intégré (les étudiants raclant jusqu'au moindre centime pour survivre dans la jungle de la vie, ils feront l'effort de ne pas jeter leurs gobelets par terre).
- je ferais en sorte que toutes les toilettes publiques soient équipées de verrous qui ne s'ouvrent que si la chasse d'eau est tirée (ça apprendra à certains et certaines que ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas chez eux qu'ils ne faut pas faire l'effort d'appuyer sur un simple bouton).
- j'installerais des brouilleurs d'ondes dans les bureaux, les restaurants et les cinémas (pour que les accros au téléphone lâchent leur biberon pour se concentrer sur leur travail, leur assiette et sur le film en cours de diffusion sans gêner leurs voisins civilisés).
- j'obligerais les salles de cinéma à proposer des séances en 3D ET en 2D, ce qui n'est pas systématiquement le cas (pour les cinéphiles qui ne supportent pas de perdre plusieurs dixièmes d'acuité visuelle pour des films en 3D de seconde main, qu'ils doivent en plus payer une fortune).
- et toujours au rayon cinéma (parce que j'aime le cinéma), j'ajouterais au budget des salles de quoi proposer, pour les films d'animation, des séances adultes et enfants séparées (pour que les amateurs de films d'animations ne voient pas leur sortie gâchée par des hordes de Gremlins bruyants, chahuteurs, bavards et nauséeux).
Voilà pour le premier jet de mon programme électoral. Vous êtes donc cordialement invités à rejoindre les urnes le 30 février prochain afin de voter pour moi si tous les points relevés dans cette liste non exhaustive vous hérissent autant le poil qu'à moi. :D
mardi 14 janvier 2014
Raconte-moi... La Reine des Neiges
La Reine des Neiges ou, comment partir d’un concept topissime pour
aboutir sur une bouse moisie depuis trois générations (au moins).
Que ceux qui ont aimé ce film ne
lisent pas la suite : trop de tension, c’est mauvais pour la santé.
Personnellement, ce dessin animé a été une immense déception. Vraiment. Pire
que Les mondes de Ralph, c’est dire.
J’aimais cette idée du pouvoir incontrôlable, de cette reine qui, pour
préserver son royaume, préfère se mettre au ban de la société ; de cette
sœur qui va tout faire pour la ramener auprès des siens. Et puis l’affiche
donnait vraiment l’impression d’un film féerique : tellement beau – autant
d’un point de vue narratif que technique – que vous êtes transportés dans ce
monde sans vous en rendre compte. Mais non…
Un résumé s’impose (si, si, c’est
comme ça !).
Tout commence… par une chanson.
Et là, je m’arrête tout de suite parce que c’est là, un des gros points noirs
de ce film, qui vous sort totalement de l’univers et fait surgir des pulsions
meurtrières difficiles à réprimer. Ca chante tout le temps ! Et quand je dis,
tout le temps, c’est vraiment, tout le temps. J’ai compté – d’après mes
souvenirs vite effacés (réflexe de survie) – il y a au moins dix chansons.
DIX ! Le film fait cent-huit minutes, ça fait une chanson toutes les dix
minutes (huit secondes si on veut être précis). C’est trop ! Beaucoup trop
monsieur Lasseter !
Encore, si elles étaient bien, je
ne dirais rien. Mais elles sont niaises au possible, sans intérêt, plates et
souvent, ce sont des redites des précédentes. Le cocktail totalement imbuvable
qui vous donne une furieuse envie de prendre vos jambes à votre cou et de
sortir de la salle de cinéma en hurlant. Ou de vomir sur le siège de votre
voisin de devant. Au choix. Bref, une très mauvaise idée de la part des
réalisateurs : Chris Buck et Jennifer Lee. D’ailleurs, j’ai pu remarquer
au générique que l’équipe directrice était très féminine et, comment dire, ça
se voit : c’est un film esthétiquement très beau (avec plein de jolies
couleurs, de belles formes, des paillettes et cie) mais les paroles des
chansons sont absolument navrantes (on verrait presque les petits cœurs et les
pâquerettes qui courent sur les partitions). Alors, attention, je ne dis pas
que les filles ont un sens de l’esthétisme irréprochable et une cervelle
branchée en mode « Prince charmant » en permanence. Personnellement,
ce serait plutôt l’inverse. Mais, de manière générale, ce film est pour les
filles. Petites filles. Pas les adultes, ni celles au-dessus du dix ans.
J’en veux pour preuve la présence
d’une gamine d’à peu près cet âge-là dans la salle et d’un môme de quatre ou
cinq ans. Eh bien, aucun ne s’est marré, aucun n’a été transporté par les
chansons, aucun n’a exprimé la moindre émotion. Des statues de glace. Pour un
film qui s’appelle Frozen en
anglais, ça tombe plutôt bien, même si ce n’est pas le but recherché d’un
Disney.
Bon, je devais faire un résumé et
je vais donc m’y atteler (en incluant les chansons, pour que vous vous rendiez
compte de la torture que ça a été).
Tout commence donc sur une scène
qui m’a furieusement fait penser à Dumbo.
On voit des hommes effectuant un travail de forçat (ils creusent dans la glace
pour en récupérer des pains qu’ils vendront ensuite) au lever du jour. Et bien
sûr, ils chantent. Un chant assez incompréhensible d’ailleurs, j’ai dû saisir
deux mots à peine. Bref, ils creusent. Et parmi eux, se trouve un petit gamin,
blond, accompagné d’un renne, qui essaie de faire le même boulot que les
grands. Précision : l’enfant n’appartient à aucun des hommes qui percent
la glace. D’ailleurs, à la fin de la journée, quand le moutard réussit enfin à
soulever son bloc hors de l’eau pour le mettre sur son traîneau, tous les
hommes se sont déjà barrés sans se soucier de le laisser en galère, tout seul,
en pleine nuit (oui, parce que le môme, ça lui a pris la journée pour récupérer
un pain de glace… normal, c’est un gosse). Mais ce n’est pas grave, c’est qu’un
gamin après tout. Et puis il est à personne, donc on s’en fout.
Tout de suite après ça, on part
dans une des chambres d’un immense palais où, une petite rouquine vient embêter
sa grande sœur, aux cheveux blancs, en plein milieu de la nuit. La cadette a
envie d’un bonhomme de neige – CHANSON (courte ceci-dit, c’est une chansonnette
à la Raiponce, mais en beaucoup
moins bien). Elsa, puisque tel est le nom de l’aînée, se lève et entraîne
Anna, la plus jeune donc, dans la salle de bal où elle montre alors l’étendue
de ses pouvoirs. En effet, Elsa a la capacité de créer de la neige et de la
glace, et d’en faire ce qu’elle veut : un bonhomme de neige (qu’elle
appelle Olaf et qui aime les câlins), une patinoire, un toboggan, une chaise à
bascule, un tractopelle… ce qu’elle veut. Sauf que voilà, alors qu’Anna s’amuse
à courir d’un monticule de neige à l’autre – monticules que sa sœur créé au fur
et à mesure des déplacements de la cadette –, elle accélère la cadence et fait
perdre le contrôle de son pouvoir à Elsa, qui la touche à la tête. Anna
s’écroule, inerte, et sa sœur, paniquée, gèle la moitié du château, sortant
ainsi les parents de leur lit… où ils étaient tout vêtus de leurs habits de
cérémonie (à moins qu’ils aient des pyjamas super classes).
Afin de sauver Anna, qui est
toute congelée et qui a déjà une mèche de cheveux qui s’est éclaircie, les
parents conduisent les deux enfants chez les Trolls. Alors, les Trolls, ce sont
des blocs de pierre avec des grandes oreilles, mais sans bras ni jambe, et qui
ont absolument tous la même tête. Globalement, les animateurs ont fait du
copier-coller, en rajoutant juste quelques brins d’herbe par-ci et de la mousse
par-là pour faire genre : « C’est pas tous les mêmes ». Donc,
grand-papy Troll parvient à soigner la gamine parce qu’elle est touchée à la
tête et que donc, il peut modifier ses souvenirs pour que toute trace de magie
ait disparu de sa mémoire. Par contre, si ça avait été le cœur, il n’aurait
rien pu faire. Et tout ça, sous le regard du gamin au pain de glace qui a suivi
le traîneau du roi et de la reine, et qui se fait adopter en trois secondes par
une madame Troll. D’ailleurs, c’est présenté comme une blague de la part de
cette dernière et de fait, j’ai eu l’impression qu’elle ne le pensait pas
vraiment. Mais en fait, si. On l’apprend plus tard : il a réellement été
adopté par les Trolls. Ok. Soit.
A partir de là, les parents des
deux sœurs font pressing sur Elsa pour qu’elle n’utilise plus ses pouvoirs en
public, qu’elle les cache, même aux yeux d’Anna, car les Trolls lui ont prédit
qu’ils se renforceraient et qu’ils deviendraient dangereux, pour elle comme
pour ceux qui l’entourent. A partir de là, les deux frangines grandissent l’une
à l’écart de l’autre : l’aînée enfermée dans sa chambre, terrorisée à l’idée
de faire du mal à quelqu’un (sa chambre vidée de tout meuble à part son lit,
parce qu’en toute logique, la gamine qui n’a rien demandé à personne, qui est
née avec ces pouvoirs, ne mérite plus d’avoir des jouets et des posters de
chevaux accrochés aux murs...) ; et la cadette, libre de ses mouvements mais
rôdant en permanence près de la chambre de son aînée dont elle ne comprend pas
l’attitude (parce qu’on ne lui a rien dit, bien sûr). CHANSON (reprise de
la précédente) ! Et on avance comme ça, jusqu’à l’adolescence, la
disparition des parents dans un naufrage et le jour du couronnement de la reine
Elsa, que personne n’a jamais vue puisque le couple royal avait décidé de
fermer les portes au public. CHANSON ! Des citoyens impatients de
découvrir leur reine, sa sœur, le château (enfin, je crois. Là, j’ai un doute.
Mon cerveau s’était déjà mis en mode pause).
Réveil d’Anna, pressée de sortir
enfin du palais, de parler avec des gens et de revoir sa sœur, enfin.
CHANSON ! Où elle s’imagine déjà au bal, rencontrant son prince charmant.
Bref, elle est toute guillerette pendant que sa sœur angoisse à mort à l’idée
de sortir en public parce que, dès qu’elle touche un truc, du givre se dépose
immédiatement dessus (d’où le fait qu’elle porte des gants – parce que les gants,
c’est bien connu, ça gèle pas). De fait, dès qu’elle s’empare, devant toute une
assemblée de curieux qu’elle n’a jamais vus ni d’Eve ni d’Adam, des attributs
royaux, sans ses gants (parce que c’est le protocole), bah ça givre. Hé !
Forcément. Stressée comme elle est, ça ne pouvait que se terminer comme ça.
Mais elle repose le tout vite fait, personne n’a rien vu, la cérémonie est
finie, tout le monde dans la salle de bal !
Là, on fait la connaissance d’un
possible méchant : un petit vieux avec un toupet, qui a des accords
commerciaux avec la ville des deux sœurs (première fois qu’on parle de fric
dans un Disney, vous noterez ! Et quand je dis « fric », je
parle bien d’échanges monétaires). Mais en fait, c’est pas lui. Il est juste là
pour la galerie et pour apporter un élément comique qui ne l’est pas. Surtout
que bon, y’a plus important : les retrouvailles d’Anna et Elsa. Un peu
gênées au début, elles redeviennent assez vite complices alors que ça fait dix
ans qu’elles ne se sont pas vues. Puis elles se brouillent une minute plus
tard, je ne sais même plus pourquoi et du coup, Elsa décide de prendre l’air.
CHANSON (au conditionnel encore une fois) ! Puis elle percute
littéralement son prince charmant : Hans de je-ne-sais-plus-quoi des huit îles
(ou quelque chose comme ça). CHANSON ! C’est le coup de foudre, les
papillons dans le ventre, les cœurs dans les yeux, Anna veut l’épouser sur le
champ. Oui, ils se connaissent depuis deux minutes, mais ils veulent se marier…
Oui. Tout à fait.
Du coup, Anna va demander la
bénédiction d’Elsa qui refuse tout net (bien, y’en a au moins une dans la
famille qui a un cerveau). Anna s’énerve, lui pique son gant et lui demande
pourquoi elle s’enferme à ce point dans sa solitude. Elsa, poussée à bout,
panique et fait étalage de ses pouvoirs en créant une barrière de piques de
glace. Effrayée, elle s’enfuit du palais, traverse le fjord en courant (en
gelant l’eau sous ses pieds) et s’enfonce dans la montagne sans se rendre
compte qu’elle a plongé toute la ville dans l’hiver. CHANSON ! Elsa est
enfin seule, perchée sur son pic à 2 000 mètres d’altitude. Elle est libre
de produire des escaliers de glace et tout un château sans que personne ne
vienne la traiter de monstre. Youpi ! C’est la fête ! Ca va. Pas
traumatisée pour deux sous à l’idée de se geler les meules toute sa vie, sans
avoir personne à qui parler (ni chambre à coucher, ni cuisine, ni
toilettes ; le palais n’étant qu’une suite de paliers et d’escaliers
vides).
Mais Anna n’est pas d’accord.
Elle veut ramener sa sœur. Elle confie donc le royaume au gars qu’elle connaît
depuis une heure environ et part à cheval dans la montagne. Trente secondes
après, elle perd son destrier, finit les fesses dans l’eau, marche avec une
robe gelée jusqu’à une cabane qui vend des produits locaux et qui fait sauna.
Sauf que, c’est ballot, mais c’est l’été normalement. Du coup, niveau articles
de montagne, y’a que dalle (une paire de bottes et un foulard). Et puis le
sauna est occupé par une famille nombreuse de suédois. Et c’est là que le gamin
au renne débarque – gamin devenu adulte, œuf course – couvert de neige
jusqu’aux sourcils et qui n’a pas un sou en poche mais qui veut des carottes, une
corde et un piolet. Là, il refuse de payer la somme demandée et se fait jeter
hors du magasin, le nez dans la neige. Il rejoint donc son animal, Sven, et va
s’enfermer dans la grange que le propriétaire du magasin lui a aimablement loué
(pourquoi, alors qu’il venait d’être traité de voleur ? Son jour de bonté
sûrement). CHANSON !
Et apparition d’Anna dans la
grange, avec des fringues (robe, bonnet, cape, gants) qu’elle a sorti d’on ne
sait où et qui exige que l’homme qu’elle ne connaît pas l’accompagne dans la
montagne pour trouver sa sœur. Son argument ultime : elle a acheté les
carottes pour Sven. Banco ! Les deux font affaire et partent donc en
pleine nuit, parce que c’est la petite dame qui le veut (ils dorment jamais
dans les Disney. Dormir, c’est pour les faibles !). En route, Anna fait un
résumé de la situation à Kristoff, en citant notamment le fait qu’elle a voulu
épouser le premier beau gosse qui lui a fait un sourire Colgate. Deuxième
réaction sensée du film : Kristoff est outré et prend donc Anna pour une
grosse débile (enfin, grosse… une filiforme débile on va dire). Mais les loups
les coupent dans leur conversation et les voilà obligés de fuir la meute
affamée (ils crèvent toujours la dalle les loups dans les Disney, au point
d’attaquer tout et n’importe quoi).
Hop ! Crash du traîneau tout
neuf, voilà la petite troupe à pied. Et qui est-ce qu’elle rencontre ?
Olaf, le bonhomme de neige qui aime les câlins et qui est vivant juste parce
qu’il fallait un compagnon stupide et parlant aux héros (parce que Sven est
bête, mais il est muet, donc ça compte pas). CHANSON ! Celle du bonhomme de
neige qui aime le soleil et rêve de voir l’été, les fleurs, les petites bêtes.
Anna décide de ne rien lui dire tandis que Kristoff est outré bis. Brave
garçon, il estime qu’il est important de spécifier qu’un bonhomme de neige ne
peut survivre en été. Mais non, c’est tellement plus poétique de le laisser
rêver ce petit là. Normal, encore une fois.
Le quatuor continue son chemin
jusqu’à ce qu’il parvienne au château d’Elsa. Anna demande aux autres de rester
en dehors de leur discussion familiale et découvre l’intérieur du palais. Un
intérieur à la fois superbe et très dénudé : pas de meuble, pas de
tenture, pas de fenêtre, rien que des murs lisses et des sols bien cirés.
CHANSON ! Globalement, Anna chante ce qu’elle aurait pu dire en
parlant : qu’Elsa n’est pas un monstre mais que toute la ville est sous la
glace à cause d’elle, et qu’elle doit donc faire quelque chose pour dégeler le
bazar. L’aînée refuse et touche sa sœur en plein cœur. Mais celle-ci va bien
(juste une petite douleur dans la poitrine, rien de grave docteur).
Et puis toute la clique est
poussée dehors par le golem de neige créé par Elsa, qui finira quand même par
les balancer du haut d’une falaise de trente mètres (le but premier étant juste
de leur bloquer l’entrée et de les empêcher de revenir). Aucun souci pour
l’atterrissage, il y a six mètres de poudreuse en-dessous (ce que Kristoff
avait vu à travers le brouillard, parce que Kristoff, il a une vue laser, comme
Superman). Bon, techniquement parlant, j’ignore si c’est plausible mais ça
reste capillotracté pour moi.
Là, la douleur se réveille, une
nouvelle mèche de cheveux blanchit, Kristoff décide d’emmener Anna voir sa
famille, les Trolls. CHANSON ! Le tas de pierre est persuadé que leur fils
adoptif leur ramène une fille qu’il veut épouser et font donc tout un foin de
ses extraordinaires qualités. Ils en profitent même pour fabriquer des fringues
immondes à base d’herbe et de mousse. Mais, la douleur augmentant, grand papy
Troll arrive et annonce que la seule chose qui pourra la sauver, c’est un geste
d’amour sincère. Ni une ni deux, Kristoff embarque Anna et file, ventre à
terre, à dos de Sven, vers la ville où se trouve Hans le beau gosse, qui, après
le retour du cheval d’Anna, est parti déloger Elsa de sa tour de glace. Ce
qu’il réussit à faire, malgré le golem (et oué, il suffisait de lui passer
entre les jambes et c’était bon !).
Anna est également de retour au
château, où elle attend le baiser de son prince charmant qui la délivrera du
mal qui menace de la transformer en statue de glace. Et là !
Badaboum ! Hans est en fait le méchant du film. Treizième de la fratrie
des huit îles, il n’avait aucune chance d’accéder au trône. Mais, en épousant
une des princesses d’Arendelle (c’est le nom de la ville), c’était tout bénéf.
De fait, point de baiser, débrouille-toi avec ta malédiction. Elsa, quant à
elle, est enfermée dans les cachots, les mains enchaînées pour ne plus faire de
dégât (le métal, ça craint pas le froid, c’est bien connu aussi). Hans délaisse
donc Anna et annonce, en pleurs, qu’ils ont quand même prononcé leurs vœux
avant qu’elle ne succombe et que, si elle est morte, c’est la faute d’Elsa.
Donc il faut l’exécuter, maintenant. Sauf qu’elle s’est échappée et a filé sur
la glace, où elle déclenche une tempête de neige, effondrée d’avoir appris
qu’elle avait causé la mort de sa sœur.
Tempête de glace vue par Kristoff
qui déprime à fond (parce que finalement, il l’aimait bien la rouquine). Bref,
il voit la tempête et son sixième sens l’avertit qu’il y a quelque chose de
louche. Il redescend donc en ville et file sur la glace, à la suite d’Anna qui
va un peu mieux depuis qu’Olaf est venu lui faire un feu de cheminée (et non,
il n’a pas fondu devant l’âtre, même si j’aurais bien voulu. Juste pour
apporter un peu d’émotion dans ce désert de glace… mais non. Chez Disney, on ne
fait pas fondre les bonhommes de neige).
De fait, sur la glace, nous
avons : Elsa, plus déprimée que jamais ; Anna, qui se tord de douleur
et qui se gèle un peu plus à chaque pas ; Kristoff, qui cherche Anna ou
Elsa, on ne sait plus trop ; et Hans, qui veut liquider la grande sœur.
Hans retrouve Elsa ; Kristoff, Anna ; Anna, Elsa et Hans. Partagée
entre survivre et sauver sa sœur, Anna décide finalement de s’interposer entre
la lame d’Hans et la tête d’Elsa. Lame qui se brise sur les doigts gelés de la
statue de glace qu’elle est devenue (et là, au climax du film, les lumières du
ciné se sont rallumées, brisant l’instant qui aurait pu faire battre mon petit
cœur… mais non). Elsa, bouleversée par ce qu’elle a fait, chouine sur les
épaules de sa sœur jusqu’à ce que la malédiction se brise.
Et oué, un geste d’amour sincère,
ce n’est pas nécessairement le baiser d’un prince. Ca peut aussi être le câlin
d’une frangine. Anna dégèle donc, Elsa est folle de joie et retrouve le mode
d’emploi pour décongeler Arendelle. Retour du printemps. CHANSON !
Kristoff et Anna sont ensemble, Elsa maîtrise parfaitement son pouvoir, Olaf
est toujours en vie grâce à un petit nuage de froid juste pour lui, le vieux
faux méchant botte les fesses d’Hans qui retourne dans ses îles. Tout va bien.
FIN.
En conclusion : trop de
chansons niaises, tue les chansons, le scénar (si y’en avait un), les
personnages, l’humour (déjà qu’il est d’un niveau très faible)… le film en
somme. La Reine des Neiges semble
avoir été fait à la va-vite (genre : « Saperlotte ! C’est Noël,
il faut qu’on ponde un truc pour les ch’tis n’enfants ! »), comme
l’atteste le copier-coller trollesque et les chansons qui comblent les trous du
scénario et la disparition du dialoguiste.
Ca nous fait donc un 1/20, pour
les effets de glace qui sont fort jolis.
PS : ah bah tiens, je viens de lire que Jennifer Lee était la responsable des Mondes de Ralph, ceci explique donc cela. Je propose de lui retirer ses diplômes (si elle en a).
La Reine des Neiges©Disney/Hans C. Andersen
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