Ou mes réactions face aux conseils beauté et mode divers (ou comment tester l'intégration d'image dans un article du blog).
Et comme j'écris comme une truffe, je vous remets le texte en dessous :
Magazine : "Ce mois-ci, la tendance, c'est le nude. Vous verrez, ça perturbe un peu au début...
Bibi : Non, ça va ! Ce devrait aller."
*Jamais maquillée*
dimanche 30 novembre 2014
Raconte-moi... les petits bijoux du neuvième art
Ce nouveau blabla va s’adresser
essentiellement à ces gens pour lesquels les bandes-dessinées s’adressent
exclusivement à des enfants décérébrés. Ces gens qui pensent que, parce qu’il y
a des dessins et des bulles, ces produits ne sont pas destinés aux adultes. Ces
gens qui sont persuadés que ces ouvrages n’ont pour seule vocation que
d’abrutir nos chères petites têtes blondes. Et puis, il est aussi destiné aux
amateurs de ce type de lecture qui souhaiteraient dénicher de nouveaux horizons
(y’a pas de raison, en plus c’est bientôt Noël, ça vous donnera des idées de
cadeaux).
Nombre de personnes s’imaginent qu’en
dehors d’Astérix et de Tintin, qui ont bercé leur enfance, aucune
autre bande-dessinée ou assimilée ne mérite qu’on pose le doigt dessus, tout
simplement parce qu’elles sont grandes désormais et que les BDs, c’est bien
connu, c’est pour les ch’tits n’enfants. Dans le genre gros préjugés qui se
fourvoient dans les grandes largeurs, je pense que nous tenons notre champion.
Certes, une certaine part des bandes-dessinées est à destination des enfants
(j’entends pour cela « être humain de moins de 13 ans ») : Le
petit Spirou, L’agent 212, Boule et Bill, Le Marsupilami,
Les Schtroumpfs, etc. Mais, une part autrement plus importante a pour
cible principale : les adolescents et mêmes, les adultes.
J’en veux pour exemple Les Tuniques
Bleues qui, malgré une qualité scénaristique décroissante depuis quelques
années, n’est clairement pas destinée aux Gremlins. En effet, nous suivons ici
les aventures d’un duo de soldats fédérés durant la Guerre de Sécession. Le
dessin est plutôt à tendance réaliste avec des scènes de bataille, des
cadavres, des blessés et puis, à côté, des intrigues politiques qui échapperont
totalement à un esprit d’enfant. Même si la mort arrive souvent hors-champ il
n’est pas rare de tomber sur des cases présentant des plaines jonchées de corps
sans vie et percés de balles. Sur un autre plan, l’humour n’est pas accessible
à qui n’a pas développé son second degré. Si je devais citer mes tomes
préférés, ce serait : Rumberley, Black Face, Drummer Boy, Les hommes de paille, Des bleus en cavale et Qui
veut la peau du général ?
Pour rester dans l’univers du connu, il
y a aussi Lanfeust de Troy qui rajoute des crânes éclatés, des membres arrachés
et des fesses dénudées au cocktail. Une série d’Heroic Fantasy en huit tomes où
l’humour potache allège le récit sanguinolent. Ou les jeux de mots (« le
grimoire Zazate ») se disputent la place avec les répliques absurdes
(« les filles, ça trouve toujours des rimes en « asse »
pour parler de leurs copines ! ») et les petits jeux disséminés ça et
là par les auteurs. Un humour bien trop pointu pour des enfants à proprement
parler. Cependant, au-dessus de onze ans, ça se lit sans aucun souci
(personnellement, je les ai dévorés au collège). Seules les héroïnes en petite
tenue pourrait retenir les parents d’acheter ces tomes pour leur jeune
progéniture (cependant, ne soyez pas dupe, ils ont déjà vu bien pire sur
Internet).
Dans le nettement moins connu, mais
toujours à destination d’un public adolescent, vous avez Soda. Alors,
rien à voir avec la série du même nom et Kev Adams, ni avec une quelconque
boisson sucrée et pleine de bulles. Il est question ici de flic, de pasteur, de
malfrats et de New York. Soda, c’est l’histoire d’un policier vivant dans la Grosse Pomme , qui fait croire à
sa mère, cardiaque, qu’il est pasteur. Un flic mutilé, à l’humour grinçant et à
l’uppercut facile. Un flic aux méthodes pas toujours très recommandables, qui
fume comme un sapeur et boit du whisky comme on se descendrait un verre de
grenadine, mais qui déteste rien moins qu’un type vienne mettre le boxon dans
sa ville. Y’a du sang, des morts, des fins pas toujours heureuses (cf. Lève
toi et meurs), des massacres, des carambolages, de la drogue et parfois,
une fesse qui traîne par-ci par-là. A peu près tous les sujets sont abordés –
des fois, sur une seule case – mais sans voyeurisme, sans jugement aucun. On
découvre la vie des New-Yorkais sans fard, avec le même détachement que celui
du héros vis-à-vis du comportement de ses congénères. Là encore, si je devais
citer mes tomes préférés, nous aurions : Dieu est mort ce soir et Lève-toi
et meurs. Mention spéciale à Lettre à Satan qui m’avait bien foutu
les miquettes à l’époque.
Dans le même style graphique – trompeur
–, vous avez Seuls. Imaginez, vous avez entre dix et quinze ans, et vous
vous réveillez un matin sans frère, ni sœur, ni parents, ni… personne. La ville
entière où vous habitez est vide. L’école est fermée. Les voitures sont
arrêtées au milieu de la route. C’est comme si tout le monde alentour s’était
volatilisé d’un seul coup. Puis, soudain, vous croisez un autre enfant et puis
un autre, dans le même état de panique que vous. Avec vos cinq autres
naufragés, vous décidez de sillonner les rues de la ville à la recherche d’un
être humain un tant soit peu adulte. Et c’est là que vous découvrez que vous
n’êtes peut-être pas si seuls que ça… Un trait rond et des couleurs vives qui
pourraient faire penser à un bande-dessinée adressée aux plus jeunes mais qui
se révèle être surtout destinée aux adolescents. Les auteurs ont réussi à
rendre une atmosphère lourde et angoissante – surnaturelle – qui vous prend à
la gorge et lance votre esprit dans des hypothèses toutes plus glauques les
unes que les autres. Mention toute particulière au premier cycle et aux deux
tomes suivants (jusqu’à Les terres basses) qui
m’ont vraiment fait avoir quelques sueurs froides.
Pour les grands adolescents qui aiment
la mer, vous avez Finkel. Moitié Fantasy, moitié piraterie, le lecteur
déboule dans un monde où la survie des enfants-rêves est au centre de toutes
les attentions : personnelles, scientifiques et politiques. En effet,
ceux-ci sont atteints d’un mal qui les ronge petit à petit et qui ne peut être
brièvement endigué que par l’absorption de liqueur de corail – liqueur qui se
trouve être confectionnée sur un îlot représentant un point stratégique
militaire et marchand. Tous périclitent, sauf un qui, par un procédé que les
scientifiques de la capitale cherchent à comprendre, est capable de vivre dans
l’eau de mer. Finkel, le héros, est un marin-lige – un marin au service de
l’état – qui va se retrouver plus ou moins malgré lui au centre d’un conflit
politico-commercial entre l’état qu’il sert, la Feder Compagnie , et des pirates
cruels, les Nek’Amas. Le dessin peut rebuter en première lecture mais le récit
dévoile peu à peu un univers beaucoup plus vaste et plus riche qu’il en a
l’air. Le gros point noir restant néanmoins son rythme de parution hyper lent
et, pour l’instant, son absence de fin. Attention, le tome 6 n’est pas du tout
pour les enfants.
Je pourrais encore citer Les forêts
d’Opale, La geste des chevaliers dragons (pour lequel, je conseille
surtout la lecture du tome 1, le seul qui, à mes yeux, mérite vraiment d’être
lu) ou encore Paradis Perdu (premier cycle, en trois tomes seulement)
mais, si je devais parler de toutes les BDs qui m’ont plu, on y serait encore
demain. Passons donc aux bandes-dessinées que je qualifierai d’adultes.
Il n’est pas question là d’œuvres
érotiques (comme Les Borgias de Manara) mais plutôt d’ouvrages qui
n’auront aucun intérêt pour des enfants ou des adolescents. Des ouvrages pas
forcément épiques, pas forcément drôles ou pas forcément passionnants au
premier abord, aux styles graphiques très éloignés de ce que l’on peut voir
dans la littérature « jeunesse ».
Si vous aimez les intrigues
fantastiques à la Guy
de Maupassant, les enquêtes à la Conan Doyle
et l’humour grinçant, je vous conseille très fortement l’intégrale Green
Manor. Le club Green Manor, en plein cœur de Londres, regroupe des
aristocrates, des médecins et des hommes de loi respectés dont le plus grand
plaisir est de se plonger dans la résolution des mystères les plus étranges de
la ville. Des hommes de la haute société souvent imbus d’eux-mêmes et qui,
engoncés dans leurs costumes soignés, sirotent leur verre de Whisky pur malt en
riant du malheur du commun des mortels. Un style graphique vraiment très
particulier mais qui, s’y on s’y attarde, mérite le coup d’œil et se fond
parfaitement avec l’ambiance générale de l’œuvre. Le tome relié est superbe qui
plus est, ce qui peut en faire un très beau cadeau de Noël.
Si vous appréciez les contes revisités
pour les adultes, je vous conseille très fortement Peter Pan de Loisel.
J’avoue ne pas connaître le conte original dont s’est inspiré un certain studio
aux grandes oreilles, mais cette version est loin de sentir la rose et dévoile
un monde plus sombre que féerique. Un monde où Peter est un gamin laissé
à lui-même, qui vadrouille dans les ruelles miteuses de Londres, retardant le
plus longtemps possible son retour à la maison où l’attend sa mère, ivre morte
à longueur de temps. Une mère odieuse qui n’hésite pas à lui filer une raclée
s’il ne l’approvisionne pas assez vite en alcool. Mais un monde où les fées
existent, tout comme les pirates, les sirènes et toutes les créatures du Pays
Imaginaire. Si Clochette est plus teigne que jamais, les pirates n’ont plus
rien de risibles et les sirènes ne sont plus des sylphides à la chevelure douce
et soyeuse. Finalement, un Peter Pan bien plus réaliste que celui de Disney qui
mérite sincèrement que l’on s’y attarde.
Pour rester dans la piraterie, je
pourrais vous parler de Long John Silver ou encore de Barracuda.
Le premier est un mélange de mystique, de quête personnel et d’épopée en terre
maya, au trait vif et sombre mais dont on trouve le récit bien trop court
arrivé à la fin. Le second est plus réaliste – même si quelques légendes
viennent se glisser dans l’intrigue – et prend le parti d’évoquer la vie des
pirates à terre (ce qui n’empêche pas de voir de bons vieux rafiots). Le trait
est fin, nette et précis, et les auteurs traitent de nombreux sujets :
l’esclavage, la prostitution, l’homosexualité, la lèpre, etc. Les deux séries
ne sont pas très longues (4 tomes pour Long John Silver et, pour l’instant,
quatre pour Barracuda mais le cinquième devrait clôturer l’histoire).
Pour les amateurs du style de Loisel,
je ne peux pas ne pas vous parler de Magasin général. Alors là, on tape
vraiment dans l’univers totalement inintéressant pour les enfants et pour les
ados biberonnés au smartphone. Magasin général, de quoi ça cause ? Ca
cause de la vie d’un petit village du fin fond de la cambrousse canadienne où
l’homme qui tenait la seule épicerie du coin vient de décéder, laissant
derrière lui une veuve éplorée. Dans le même temps, un gars de la ville
débarque dans ce patelin quasiment coupé du monde où il n’est pas rare que les
femmes meurent en couche du fait de l’absence d’un médecin local. Concrètement,
il ne se passe pas grand-chose. Enfin, rien d’épique. Pas d’explosion, pas de
fusillade, pas de monstre radioactif ni de ptérodactyle cracheur de feu. Le
lecteur est plongé de plein pied dans la vie quotidienne – et parfois monotone
– de ces habitants qui tentent de survivre dans ce coin reculé. Et malgré cet
aspect roboratif, nous sommes happés dans leur histoire et on s’attache à ces
personnages (surtout à la veuve). On vit avec eux, on pleure avec eux, on rit
avec eux. Un tour de force brillant de la part de Loisel, dans un monde où s’il
n’y a pas une paire de nichons toutes les deux cases et un flingue sur les
autres, ton ouvrage ne mérite même pas de sortir de ton disque dur.
Dans un tout autre genre, pour celles
et ceux qui aiment les policiers, il y a Blacksad. Il faut aimer
l’anthropomorphisme ceci-dit (le quoi t’est-ce ? des humains à figure
animal ou des animaux qui se comportent comme des humains, au choix). Blacksad,
c’est un chat noir policier à l’apparence nonchalante, qui porte quelque peu un
regard blasé sur ses concitoyens mais qui ne se laisse pas pour autant marcher
sur les pattes. Chaque tome est une nouvelle enquête même si certains
personnages reviennent de manière récurrente (Weekly ou encore le chef de
Blacksad, Smirnov).
Chaque tome aborde un sujet différent (le premier le monde de la nuit et de la
musique ; le second, du racisme ; le troisième, de politique et de
complot scientifique, etc.). Les tomes paraissent à un rythme très lent mais il
faut dire que Guarnido, le dessinateur, travaille de manière traditionnelle.
Les dessins à l’aquarelle sont absolument superbes (c’est limite si on n’achète
pas les tomes juste pour ça). Personnellement, Artic Nation reste le
meilleur de tous, tant au niveau du dessin que du scénario.
Pour les mordus de western, il y a Les minettos desperados. En trois tomes si mes souvenirs sont exacts, cette
histoire suit le périple du trio le plus improbable de l’ouest. D’un côté,
cette grande sauterelle de La
Chtouille – une brunette épaisse comme un clou à la langue
acérée –, de l’autre, la grosse Berthalou – une imposante femme, chauve, et
dotée d’un très mauvais caractère –, et au centre, Razorblade – une gamine
blonde, haute comme trois pommes, mais cruelle, sans pitié et sadique jusqu’au
bout des ongles. Trois filles qui tiennent un saloon perdu au milieu de rien et
qui vont se retrouver confrontées à une flopée de personnages tous plus barrés
les uns que les autres. Je me souviens surtout d’une petite vieille en side-car
traînant une hyène au bout d’une laisse. Phobiques du dentiste,
s’abstenir : Razorblade offre un magnifique (et atrocement douloureux)
ravalement de façade à un type qui voulait l’enlever. Un western sans foi ni
loi, et un peu siphonné sur les bords.
A noter néanmoins que, si je classe ces
ouvrages dans la catégorie des bandes-dessinées pour adultes, sachez qu’il est
possible de les lire en étant plus jeune. J’ai découvert Peter Pan, Blacksad et
Les Minettos Desperados durant mes années collège et lycée. Cependant, je pense
qu’elles s’apprécient plus lorsque l’on gagne en maturité.
Voilà pour aujourd’hui. La prochaine
fois, nous aborderons les mangas avec une extension sur les animés.
lundi 24 novembre 2014
Raconte-moi... le jour où le monde s'est inversé
Ce matin, alors que je cauchemarde bien
tranquillement sur mon lit taillé dans un rondin, une petite sphère lumineuse à
la voix aigrelette vient me réveiller. Elle veut que j’aille à la rencontre de
l’arbre qui veille sur mes camarades et moi-même. Bien aimable, je finis par
ouvrir les deux yeux avant de m’asseoir sur ma couche pour l’écouter
attentivement. Son discours terminé, je saute à bas de mon sommier (une chute
vertigineuse de deux centimètres) pour sortir à l’air libre. A peine le nez
dehors, ma meilleure amie vient me saluer et me féliciter d’avoir – enfin – une
fée (depuis le temps, j’étais le dernier de la communauté à ne pas en
avoir : la honte stratosphérique… au moins).
Sachant que je vais avoir besoin de
thunes, je farfouille dans les hautes herbes, je ratiboise les plantations des
voisins, casse leurs poteries jusqu’à
obtenir une coquette somme de quarante rubis. Je me dirige ensuite vers le chef
du village qui me barre le passage vers le vénérable grand arbre. Soi-disant
que je n’ai pas la tenue adéquate pour aller le rencontrer (et peu importe si
c’est lui qui m’a demandé de venir le voir). Il me faut donc aller à la
boutique locale pour récupérer un bouclier en bois digne de ce nom. Connaissant
le coin comme ma poche, je m’invite dans la place… pour découvrir que je suis
rentré dans la maison d’un pote. Demi-tour droite, je repars en sens inverse
pour me rendre compte que je suis de nouveau sur la mauvaise pente. Je me pose,
observe les alentours et retrouve la fameuse baraque au toit rouge dans
laquelle se trouve mon Graal. J’achète donc mon bouclier, récupère mon canif et
va faire mon fier devant le patron qui va bouder dans son coin. Papotage avec
le grand arbre qui m’annonce qu’il va calancher sous peu mais que ce serait
bien que je vienne nettoyer la vermine de son tronc d’arbre. C’est donc armé
jusqu’aux dents que je m’en vais botter les fesses des araignées qui grouillent
sous l’écorce.
Passons sous silence le fait que je me
sois fait mettre K.O. par une petite plante carnivore (elle avait le crâne plus
dur que le mien) et que je me sois fait aplatir par un scarabée borgne géant
pour enchaîner avec la suite. L’intérieur de son tronc passé au lance-flamme,
le vieil arbre me raconte une dernière histoire avant de s’effriter sous mes
yeux. Tout juste le temps de me coller la destinée du pays sur les épaules afin
que je puisse continuer à dormir tranquille. En repartant, on me lance des noix
parce que j’ai dézingué le plus grand platane des environs ce qui m’oblige à
fuir lâchement la forêt. Ma meilleure amie me laisse cependant un cadeau
d’adieu : un ocarina dans lequel elle a sûrement craché un nombre
incalculable de fois (mais c’est une super copine). Et me voilà, libre comme
l’air, à l’assaut d’un monde « que je ne connais pas », pour aller
dans un château « inconnu », rencontrer une princesse « que je
n’ai jamais vue » (tout ça entre guillemets parce que j’ai déjà fait tout
ça lors de mes cinq vies antérieures). Mais avant, je dois papoter avec un
vieux hibou qui parvient à se briser la nuque sans mourir.
Requinqué à bloc, je galope sur mes
petites gambettes en direction du château. Bien sûr, comme j’arrive de nuit, on
me claque le pont-levis au nez. Il ne me reste plus qu’à pourfendre des
squelettes de romains au crâne hippopotamesque en attendant le lever du soleil.
Le pont-levis redescend, je m’élance joyeusement en direction de la place du
marché. Et là, c’est le drame ! Figé sur place, je réalise enfin ce que
mon cerveau tentait manifestement de me cacher. Le monde a changé. Mon monde a
basculé. La porte de la salle des gardes habituellement à droite est maintenant
à gauche. Le frisson s’amplifie lorsque je mets un pied sur la place du
village. Tout est absolument sans dessus-dessous. La grosse dame qui perd
régulièrement son chien est passée sur ma gauche, le temple du temps également,
tout comme la boutique des masques. Et les choses se compliquent dès lors que
je poursuis mon chemin vers le château. Mes repères sont si perturbés que je ne
remarque plus la plante grimpante qui me permettait d’atteindre le haut du
parapet pour m’infiltrer sur le territoire des gardes les plus miros de tout le
royaume.
L’axe gauche-droite est donc totalement
inversé, me faisant revoir entièrement la géographie de ce pays que je
connaissais comme ma poche. En sortant du château, je ne retrouve plus le petit
pont qui mène au village de la nourrice de la princesse. Je mets une éternité à
voir le ranch de cette jeune fermière rousse, qui est simplement excentré sur
ma gauche (encore). Je ne sais plus quel chemin prendre lorsque je m’échappe du
trou où se trouve la vache du volcan local. Le chemin d’accès au cimetière du
père Igor est une redécouverte totale (était-il donc si près du mur ?).
Pire, je me perds dans les Bois Perdus, alors que la bonne route était gravée
dans ma mémoire. Mon cerveau fait du hula-hop en permanence pour m’aider à me
repérer dans ce nouvel espace.
Pourquoi ? Mais pourquoi les
Déesses se sont-elles amusées à me faire subir ça ? Surtout que je serai
bien capable de m’y habituer pour finalement trouver que le monde qui est à
l’endroit est à l’envers. Inadmissible. Rendez-moi le cratère du dragon à
gauche, l’enclos des cocottes à droite et la ferme en face du pont-levis !
S’il vous plaît.
Et non, je n’ai pas fumé des
champignons, j’ai simplement découvert Zelda : Ocarina of Time Master
Quest sur 3DS.
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