En ce moment
et jusqu’au mois de septembre de cette année, se tient l’Exposition Harry
Potter à la Cité
du Cinéma à Saint-Denis (métro Pleyel – ligne 13, suivez les panneaux ensuite).
Cette
exposition est en fait un fragment de ce que l’on peut trouver au Parc Harry
Potter de Leavesdale dans la banlieue londonienne. A la base, avec une amie,
nous avions pour ambition de franchir la Manche pour aller faire un saut au milieu des
décors de la mythique saga. Puis, découvrant que l’exposition arrivait jusque
chez nous après avoir visité nos voisins européens, l’escapade en terre britannique
a été repoussée pour un déplacement bien moins coûteux (et bien moins long à
préparer).
L’entrée coûte
22 €. Tout de même. Il vous faudra débourser 5 € de plus si vous voulez un
audio-guide (vous verrez pourquoi la précision est importante). Il est
également important de noter que l’heure que vous choisissez sur le site de
réservation en ligne (parce qu’il est préférable de réserver en ligne)
correspond à l’heure à laquelle vous êtes tenus de venir. En effet, l’espace
occupé n’est pas très grand et le nombre de personnes qui y entre est donc
limité. Il est conseillé d’arriver en avance (30 minutes est préconisé sur le
site mais il est possible d’arriver plus tard puisque ça ne vous dispensera pas
de faire la queue (et encore plus si vous avez envie d’aller au petit coin
avant)).
Qu’en est-il de l’exposition en
elle-même ?
Eh bien, comme
son nom l’indique, il s’agit d’une exposition. Dans sa définition la plus pure.
Concrètement, si vous comptiez y aller pour découvrir des anecdotes de
tournage, vous penchez sur des story-boards ou admirer des planches de
recherches graphiques sur telle ou telle créature, passez votre chemin. Il n’y
a là-bas qu’une sélection de costumes, quelques objets (essentiellement des
baguettes) et des fragments de décors. Et cette ensemble ne concerne, dans sa
grande majorité, que Poudlard lui-même et ses environs proches (à savoir :
la Forêt Interdite).
Si vous vouliez voir la Cabane Hurlante,
le Ministère ou le Terrier, vous serez déçus.
A moins de ne
pas avoir lu les livres et d’avoir survolé les films – mais à ce compte-là,
pourquoi débourser 22 € ? –, les panonceaux qui jouxtent les éléments
présentés ne vous seront d’aucun intérêt. Ayant lu et vu tous les livres/films,
j’ai dû lire quatre lignes en 1h20 de balade. De plus, si vous êtes fan, il est
possible que vos poils se hérissent le long de votre échine, certaines erreurs
ayant trouvé le moyen de se glisser dans les textes (apparemment, les
organisateurs ne font pas la différence entre la baguette de Bellatrix et celle
de Narcissa… qui n’ont absolument rien en commun).
Rajoutez à
cela un éclairage plus que moyen qui ne sied pas vraiment au fait qu’il est
interdit de prendre des photos avec flash. Pour le péquin lambda qui n’a qu’une
utilisation sommaire de son appareil photo (compact ou portable) – par là,
j’entends : qui ne sait pas modifier l’exposition ni pousser les asa –, il
est frustrant de ne pouvoir gratter quelques clichés souvenirs de l’événement.
De manière générale, l’endroit est plongé dans une douce pénombre chassée par
les spots disposés au-dessus des costumes. Déjà là, si vous voulez obtenir des
photos pas trop pourries, il vous faudra monter les asa à 800 (ce que tous les
appareils compacts ne peuvent pas faire (pour rappel, en plein jour, c’est 200
asa)).
Mais, sur certains lieux, il n’y a tout simplement plus rien : la
vitrine consacrée à Gilderoy Lockhart ne reçoit qu’une lumière indirecte, les
Mangemorts et les créatures de la Forêt
Interdite ne bénéficient que d’une vague lumière bleuâtre (si
vous voulez prendre une photo, il vous faudra arrêter de respirer et de bouger
pendant une minute complète… et sans pied, s’il vous plaît). Le comble étant le
Détraqueur qui n’est tout simplement pas éclairé (pour une créature entièrement
noire, vous admettrez que ce n’est pas l’idéal). Et moi qui voulait prendre la
tenue de McGonagall, je n’ai finalement obtenu qu’un demi-costume (l’autre
moitié étant dévorée par l’obscurité). Au final, l’éclairage est tellement mal
géré qu’il est quasiment impossible de zoomer pour prendre des détails des
objets présentés (alors que c’est ce qu’il y a de plus intéressant sur les
costumes).
Et on termine
avec la boutique souvenir (minuscule en comparaison de celle de Star Wars
Identities) et qui ne contient que 15 produits répétés ad nauseam. Et
pour des prix affolants qui vous donnent automatiquement envie de les reposer
sur l’étagère. Pour vous donner quelques idées :
-
la boîte de dragées surprises de Bertie Crochue
(qui est une bête boîte en carton type boîte de chewing-gum) est à 5 € ;
-
1 Chocogrenouille avec une image à collectionner
dedans, 5 € ;
-
un stylo en forme de baguette compressée (et
moche), 18 € ;
-
une baguette en plastique, 43 € ;
-
la
Carte du Maraudeur, 38 € (c’est un bout de papier à la base,
avec deux-trois collages alambiqués mais rien d’extraordinaire).
Pour votre
information, je me suis procurée, il y a quelques temps de cela, un livre sur
la création des films qui contient, en plus d’exemples de décrets d’Ombrage, de
l’avis de recherche de Sirius et des billets de la Coupe du Monde de Quidditch,
un exemplaire de la Carte
du Maraudeur. C’est un bouquin extrêmement complet, avec beaucoup de croquis,
de recherches graphiques et de témoignages des membres de l’équipe technique.
Il m’a coûté quarante
euros (pour 160
pages). Autrement dit, payer plus de 30 € un objet purement décoratif, c’est de
l’arnaque. Donc, non seulement, la boutique est mal disposée parce qu’elle est
ridiculement petite et qu’on se marche dessus à qui mieux-mieux, mais en plus,
on doit vendre un rein pour repartir avec un bête souvenir plus ou moins beau.
Moi qui cherchais une belle édition de la collection des livres en anglais, je
suis repartie bredouille.
En bref, vous
l’aurez compris, je suis déçue. Et mon amie qui était là aussi a ressenti le
même sentiment, en plus de celui d’avoir perdu 20 € (prix réduit d’entrée via
son CE). Certes, c’est intéressant de voir les costumes en vrai (enfin, plus ou
moins puisque ceux du trio du 7ème film nous ont paru étrangement
petits) et de découvrir certains objets (le clown du 3ème film est
gigantesque en fait), mais il y a largement moyen de faire mieux.
Pourtant,
l’expo commence plutôt bien. On peut se faire prendre en photo avec une
baguette – prêtée pour l’occasion – devant un fond vert (je n’ose cependant
imaginer le prix de la photo). Quelques volontaires peuvent ensuite passer sous
le Choixpeau magique afin d’être réparti dans les maisons avant que le groupe
ne soit accueilli sur le quai de Pré-au-Lard dans la fumée du Poudlard Express
(oui, la logique voudrait que ce soit dans l’autre sens). La mise en scène est
sympathique et nous met l’eau à la bouche, mais le rêve s’arrête là puisqu’on
entre après coup de plein pied dans l’exposition où chacun vogue à sa façon.
L’événement
aurait gagné à plus d’interactivité. Si on compare avec Star Wars Identities
(SWI), rien n’empêchait de reprendre le même système de bracelet de
communication à poser sur des bornes tout au long du parcours. Pour être plus
claire, dans SWI, en plus de voir les costumes, les maquettes, les croquis et
de lire des anecdotes en tout genre, il y avait aussi la possibilité de se
construire un personnage de l’univers. Au fur et à mesure du cheminement entre
les pièces, on choisissait notre nom, de quelle race on était, de quelle
planète on venait, ce qui nous était arrivé d’important au cours de notre vie,
etc. Et tout cela à l’aide d’un simple système de bracelets et de bornes
interactives. Il était largement possible de faire de même dans le monde du
sorcier balafré : on choisit sa maison, sa matière préférée, on fait
gagner des points à sa maison en répondant à des questions sur les
films/livres, on décide ou non d’affronter les Forces des Ténèbres, etc. Rien
que ça, déjà, ça aurait rallongé le temps de visite. En effet, j’étais restée
au moins 3 heures dans SWI contre à peine 1h20 pour l’expo HP.
Ensuite,
techniquement parlant, au-delà d’un meilleur réglage de l’éclairage, certains
objets auraient mérité une petite animation : l’armoire de l’Epouvantard
aurait pu trembler sur ses pieds, avec la poignée de la porte qui bouge.
L’Acromentule de la Forêt Interdite
aurait pu bouger ses pattes ou cligner des yeux. Le Magyar à pointes aurait pu
avoir de la fumée qui s’échappe de ses naseaux et la mâchoire qui s’ouvre et se
referme. Pas la peine de faire un truc particulièrement chiadé, mais rien que ces
trois exemples là, ça aurait apporté un autre gros plus à l’exposition.
Et enfin, le
plus important – et ce qui m’a le plus manqué -, les anecdotes. Les secrets de
fabrication du film. Les petites phrases ou les petits gribouillis qui font
sourire le visiteur et qui lui font penser qu’il repart avec des connaissances
ultimes que personne d’autre que lui n’a. Alors, peut-être que tout était dans
l’audio-guide, mais à ce moment-là, il ne fallait pas le faire payer. A 22 € le
billet, on est en droit de profiter de l’exposition en entier, pas seulement
d’une partie tronquée. Dans SWI, l’audio-guide était intégré dans le prix (22 €
également) afin de profiter des vidéos et des commentaires attitrés aux
vitrines.
Concrètement,
j’ai eu plus de satisfaction à feuilleter les deux bouquins que j’ai à la
maison sur l’univers de J.K. Rowling, qu’à me promener dans l’exposition. Ce
qui est un comble étant donné que, dans les livres, il n’y a finalement que des
photos et non pas les objets réels.
En conclusion,
l’exposition devrait ravir les plus jeunes, qui sauront se contenter des
costumes et des quelques bricoles qui traînent à droite et à gauche. Pour les
autres, l’addition risque d’avoir du mal à passer.